L‘Ethiopie est le deuxieme pays en matière d’investissement étranger dans le secteur de l’industrie textile après le Vietnam. C’est ce que révèle le Rapport 2016 sur l’investissement dans le monde. Addis-Abeba commence à récolter les fruits de sa politique en faveur du développement du secteur textile.
Classée parmi les cinq économies les plus dynamiques du continent africain, l’Ethiopie tire une bonne partie de son dynamisme du secteur textile.
Des investissements énormes viennent de pays comme la Chine pour booster le secteur et le gouvernement mène une politique volontariste depuis 2015.
Pour Bogale Feleke, Vice-Ministre éthiopienne de l’industrie l’idée du gouvernement est d’augmenter les superficies dédiées à la culture du coton
«Nous avons l’intention d’augmenter notre superficie de culture de coton. À l’heure actuelle, seulement 20% des trois millions d’hectares sont utilisés pour cette culture alors que nous visons à atteindre les 80%» a dit Bogale Feleke en juillet dernier.
A en croire le responsable d’ici 2020, 150 entreprises de textile et de vêtements devraient être opérationnelles et le secteur générer 30 Milliards de dollars en un peu plus de dix ans. L’Ethiopie veut que cette industrie (actuellement 5% du PIB) grimpe de 20 à 25 % d’ici dix ans pour en faire ainsi la base principale de son économie.
Afin d’atteindre ses objectifs l’État a créé en 2015 une cellule spéciale: la Corporation pour le développement des parcs industriels. Treize parcs dédiés à l’industrie vont être construits. Pour inciter les entreprises étrangères à implanter des usines dans le pays, le prix des terrains est bradé, à peine un euro par mètre carré par mois. Ce qui n’est pas du goût d’une certaine société civile.
En plus du prix des terrains bradés, le Réseau électrique et de communication (routes) est entrain d’être densifié. Enfin, la nouvelle voie ferrée entre Addis-Abeba et Djibouti qui entrera en service en octobre 2017 annonce déjà un dynamisme important dans le domaine des transports. Cette politique s’inscrit dans le Growth and Transformation Plan (GTP) plan de croissance et de développement mis en place par l’ancien Premier Ministre Meles Zenawi.
Le Ministre d’Etat à l’industrie Tadesse Haile a rappelé récemment la volonté d’Addis-Abeba de faire partie des pays à revenus intermédiaires d’ici à 2025.
«Notre industrie est encore embryonnaire. Nous devons transformer notre économie essentiellement agricole et nous focaliser sur l’industrialisation qui va nous permettre de faire partie des pays à revenus intermédiaires d’ici à 2025» a t-il soutenu.
Pour rappel, l’Ethiopie est le deuxième pays d’Afrique le plus peuplé du continent avec plus de 100 millions d’habitants. Il connait depuis une dizaine d’années une croissance de son PIB (10 % en 2015, 6,4 en 2016 et 7 % prévu en 2017). Le PIB par habitant a doublé mais malgré tout, il reste toujours l’un des plus faibles au niveau mondial.
Crédit photo: lentrepreneuriat.net
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