Ce fléchissement des émissions s’explique notamment par une baisse des montants à émettre par la Côte d’Ivoire et par le Mali qui prévoient beaucoup moins que ce qu’ils avaient annoncé en 2018, a-t-elle expliqué lors d’une rencontre de l’Agence UMOA-Titres avec les émetteurs du marché des titres publics de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), vendredi à Abidjan.
En contrepartie, des émetteurs comme le Togo devraient solliciter davantage le marché en 2019, a-t-elle poursuivi, citée par Apanews.
Le calendrier des émissions de 2018 affichait un montant prévisionnel de 3 026 milliards Fcfa comprenant 1 204 milliards Fcfa de Bons assimilables du Trésor (BAT) et 1 822 milliards Fcfa d’Obligations assimilables du Trésor (OAT), un montant en baisse d’à peu près 11%.
Cent trente et un titres devraient être émis en 2019, a fait savoir Mme Oulimata Ndiaye, faisant observer qu’ « il y aura un tout petit peu moins de 131 émissions dans la mesure où il y aura des émissions simultanées pour un montant total de 2 723 milliards Fcfa »
En outre, a-t-elle dit, des Etats ont exprimé leur volonté d’être sur des montants moyens qui seraient contenus.
Selon le calendrier prévisionnel, l’Agence enregistre un montant moyen prévisionnel par émission qui ressort à 21 milliards et une durée moyenne de deux ans et six mois.
« Par types d’instruments, l’on a 55 titres qui devraient être émis sous la forme de Bons assimilables du Trésor (BAT) pour un montant de 1 242 milliards Fcfa avec un montant moyen de 22,5 milliards Fcfa par titres et une durée moyenne de dix mois sur ces instruments », a-t-elle mentionné.
Concernant les Obligations assimilables du Trésor (OAT), les émetteurs souhaitent une rallonge de la durée résiduelle de l’encourt de la dette, ce qui devrait permettre d’avoir 75 titres sous la forme d’OAT pour un montant total de 1 481 milliards FCFA et un montant moyen légèrement inférieur à celui des bons qui s’élève à 19 milliards FCFA par émission.
La majorité des émissions sont prévues sur « une maturité d’un an et de trois ans avec à peu près 750 milliards FCFA qui devraient être demandés sur la maturité d’un an, 800 milliards FCFA sur une maturité de trois ans. Et ce, avec une forte velléité sur les durées de vie des encours », a-t-elle poursuivi.
Le directeur de l’Agence UMOA-Titres, Adrien Diouf, a pour sa part indiqué que sur le marché par adjudication, les États membres de l’UEMOA lèvent « en moyenne entre 2 500 et 3 000 milliards FCFA chaque année » sous la forme de Bons ou Obligations du Trésor.
« Le marché n’est pas assez profond et les États n’arrivent pas à trouver l’ensemble des ressources dont ils ont besoin sur ce marché » a-t-il noté, faisant remarquer que « le but est d’avoir des Etats qui ont un mixte de financement où ils pourront faire appel à des ressources ».
Abordant la courbe des taux, une initiative prise par l’Agence pour créer des points de référence dans le cadre de la formation des prix, du financement et de la rémunération de l’argent, le directeur de l’Agence UMOA-Titres, a mentionné qu’elle permet par exemple à l’emprunteur, de savoir à chaque maturité à quel taux il emprunte.
Elle s’avère « un instrument essentiel dans la structuration d’un marché financier ». C’est pourquoi, « absent du marché depuis sa création, nous essayons de le créer aujourd’hui en mettant à la disposition de l’ensemble des acteurs une courbe pour chacun des pays», a-t-il ajouté
« Cette courbe des taux sera disponible en début de semaine prochaine sur le site de l’Agence UMOA-Titres », a annoncé M. Diouf, estimant que le plus important n’est pas de publier des chiffres, mais que les acteurs du marché s’approprient ces chiffres.
Créée par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en mars 2013, l’agence UMOA-Titres a pour objectif d’aider l’ensemble des pays de l’Union à lever des ressources nécessaires sur les marchés des capitaux pour financer leur plan de développement, dans l’optique de combler leur déficit budgétaire annuel.
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