Après avoir analysé la situation économique, monétaire et financière dans notre union en tenant compte des évolutions au plan international, et surtout de l’évolution de l’inflation, la BCEAO a pris la décision de relever son taux directeur à compter du 16 décembre 2023.
Une mesure adoptée par le Comité de la politique monétaire (CPM) de la Banque centrale. Au terme de cette rencontre trimestrielle, le Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, s’est expliqué de manière plus détaillée sur cette mesure.
« Nous avons une inflation de 3,7% sur l’année 2023.Certes, c’est en baisse pour le troisième trimestre car l’inflation de sortie est de 2,9%. Mais dans la moyenne annuelle, on reste à 3,7%, ce qui est encore au-dessus de notre cible. C’est un élément que nous avons pris en compte. Nous avons également des facteurs de risques au niveau international. Les risques sur les prix des produits énergétiques et alimentaires, compte tenu des tensions internationales qu’on voit un peu partout dans certaines régions comme le Proche-Orient, l’Ukraine en particulier et dans d’autres zones géographiques.
Il y a les facteurs de risques au niveau régional avec les questions de sécurité qui jouent directement sur l’approvisionnement des marchés et donc l’impact sur les prix. Il y a également des tensions socio-politiques dans notre zone. Tous ces facteurs de risques d’incertitudes ont joué sur l’analyse qui a été faite par les membres du comité de la politique monétaire », a expliqué Jean- Claude Kassi Brou.
Pour le Gouverneur de la BCEAO, deux autres éléments qui ont été pris en compte à travers ce relèvement du taux directeur, sont en lien avec les marchés financiers internationaux. « Nous avons examiné que dans la plupart des places financières au niveau international, les Banques centrales ont maintenu pour le moment leurs taux directeurs à des niveaux élevés pour lutter contre l’inflation. Ce taux directeur élevé sur les places financières internationales avec lesquelles la banque centrale est partenaire, rend notre zone moins attrayante. Quand on compare, on se rend compte que les taux directeurs sont nettement plus élevés que là-bas que chez nous. Ce qui explique que notre a été moins attrayante pour les mouvements de capitaux », analyse-t-il.
Pour Jean-Claude Kassi Brou, il était aussi impératif au regard de l’évolution des agrégats extérieurs, qui constitue le troisième élément, « de réduire la demande sur les transferts pour maintenir la stabilité des contextes extérieurs de la zone ».
Ces trois facteurs, dit-il, ont milité pour une hausse du taux directeur de la Banque centrale. « On a décidé de relever le taux directeur de 3,25 à 3,50%. C’est un taux évidemment qui est parmi les faibles que ça soit dans notre région en Afrique de l’Ouest ou même sur le continent. C’est un taux qui reste encore faible. Mais c’est en ligne avec l’évolution globale de la situation économique dans notre région. Parce que si on compare les taux d’inflation qui reste encore élevé, en termes de performance malgré tout, nous sommes encore bien classés », se félicite-t-il.
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