Mme Touré a rappelé les trois grands axes de la nouvelle gouvernance socio-économique, à savoir la prise en charge des urgences sociales et la correction des inégalités, la relance de l’économie pour une croissance génératrice d’emplois et la consolidation de l’Etat de droit avec le renforcement de la bonne gouvernance et le développement local.
En bonne ex-trotskiste, Mimi Touré a fait étalage de sa forte ambition sociale, notamment avec un focus sur la Couverture maladie universelle, les bourses de sécurité familiale, l’habitat social, l’accès à l’eau et à l’école, la lutte contre la pauvreté et contre les inondations… Cependant, la néo-libérale ne semble pas avoir bien compris qu’avant de redistribuer dans le Social, l’Etat doit créer et promouvoir un environnement des affaires qui soit favorable à l’investissement, à la production de richesses et à la génération d’emplois et de revenus. Soit un vrai cercle vertueux, vecteur de croissance et de prospérité, pour ne pas dire de Yokuté…
En effet, à la fin du mois d’août 2013, l’activité économique, hors agriculture, «a accusé un repli de 8,2% en variation mensuelle».
Mais comment y arriver quand de l’aveu même du Premier ministre, l’électricité coûte plus cher au Sénégal qu’aux Etats-Unis ? Idem pour le foncier avec une spéculation telle qu’aux Almadies et environs, on se croirait être à Manhattan sans compter une pression fiscale qui met, en permanence, le couteau sous la gorge des entrepreneurs…
On comprend alors pourquoi la conjoncture économique reste encore si morose avec des clignotants au rouge, presque partout. En effet, à la fin du mois d’août 2013, l’activité économique, hors agriculture, «a accusé un repli de 8,2% en variation mensuelle». «Et cette situation est due aux contreperformances enregistrées dans l’ensemble des secteurs d’activités, hormis l’administration publique (+0,2%)», a renseigné la Direction de la Prévision et des Etudes Economiques dans son dernier point mensuel de conjoncture. Les impacts négatifs tant craints de la traque des biens mal acquis et de la crise malienne se seraient-ils finalement manifestés ? Pour l’instant, on n‘a pas encore de réponse.
C’est dire qu’il urge de conduire les réformes devant remettre l’économie sur les rails de la croissance et en profiter pour redorer notre blason sur l’international. Malgré les explications alambiquées des autorités, le constat reste accablant : d’une année à l’autre, depuis trois ans, le Sénégal ne cesse de dégringoler dans le classement du Doing Business, le baromètre international d’appréciation de l’évolution du climat des affaires. Là où les autres pays de la sous-région ne cessent d’avancer… D’ailleurs, au lieu d’être parmi les locomotives qui tirent la croissance dans l’espace Uemoa, le Sénégal est plutôt dans la dernière roue de la charrette de l’intégration.
De l’avis du Premier ministre, l’impulsion de la croissance économique reposera sur «une compétitivité et une productivité, elles-mêmes fortement tributaires d’une amélioration qualitative de l’environnement des affaires». Ainsi, «il est donc urgent de mener à terme les réformes majeures identifiées dans le cadre du dialogue avec le secteur privé sur les politiques publiques», estime, Mme Touré.
Pour cela, il faudrait que le gouvernement accélère le rythme de ses réformes et la mise en œuvre de ses programmes. Comme l’y a fortement invitée la Banque Mondiale lors du Conseil présidentiel axé sur le suivi des résultats pilotes de la Stratégie Nationale de Développement Economique et Social et du Suivi des Programmes Nationaux (SNDES/SPN). Un Conseil qui portait sur les politiques publiques aux secteurs des inondations et de la gestion des catastrophes, ainsi que de la protection sociale, de l’agriculture et de la gouvernance et de l’énergie.
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