REUSSIR s’est entretenu, en exclusivité, avec Son Excellence M. Philippe Beaulne, Ambassadeur du Canada au Sénégal et représentant personnel du Premier ministre du Canada pour la Francophonie. Il revient sur l’importance capitale de la Francophonie pour le Canada, la prochaine Stratégie économique de l’OIF et le programme économique du candidat canadien, Mme Michaëlle Jean.
Que représente la Francophonie pour le Canada ?
Pour le Canada, appartenir à la Francophonie, c’est faire partie de l’importante communauté des 77 États et gouvernements qui ont le français en partage. Un réseau qui s’étend des Amériques et des Antilles jusqu’au Pacifique, en passant par l’Europe, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie, regroupant une population de 900 millions d’habitants, dont 220 millions de francophones.
La participation du Canada en Francophonie met en valeur la dualité linguistique du pays et son attachement aux valeurs partagées dans l’espace francophone. Le Canada s’engage à y promouvoir la langue française, la paix, la sécurité, la démocratie, les droits de la personne, l’Etat de droit et la bonne gouvernance ; à encourager le respect de la diversité linguistique et culturelle ; à favoriser la croissance économique durable et l’intégration des pays du sud au sein de l’économie mondiale, en plus de contribuer à la lutte contre la pauvreté ; à assurer le rayonnement de la francophonie canadienne sur la scène internationale.
L’appartenance à la Francophonie donne aux Canadiens davantage de possibilités de rayonnement international dans les domaines de la langue et de la culture, de l’économie et des nouvelles technologies ainsi que de la coopération internationale.
Quel est l’engagement du Canada dans la construction de la Francophonie institutionnelle ?
Le Canada a été l’un des premiers pays à promouvoir la Francophonie en participant activement à la création et au développement de ses institutions. Sous l’impulsion d’un Canadien, Jean-Marc Léger, est née l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) en 1961. Le Canada fut l’un des membres fondateurs de l’Agence de Coopération culturelle et technique (ACCT) en 1970, par la suite devenue l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, puis l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en 2005.
Le Canada a encouragé la Francophonie à prendre un virage politique, en appuyant la tenue des Sommets, la création de la fonction de Secrétaire Général et l’adoption de la Déclaration de Bamako qui confirme l’attachement de la Francophonie à la démocratie et aux droits de la personne.
Le Canada a aussi été un acteur-clé dans l’élaboration du Cadre stratégique décennal 2005-2014 de la Francophonie, adopté au Sommet de Ouagadougou, en 2004, et qui détermine les quatre grandes missions de la Francophonie. Dans la foulée, le Canada a décidé d’accompagner l’OIF dans la mise en œuvre de réformes en vue de rendre la coopération francophone plus efficace et ses méthodes de gestion plus rigoureuses et transparentes.
Le Canada, un pays hôte de la Francophonie ?
Le Canada a été l’hôte du Sommet de la Francophonie à trois reprises : à Québec en 1987, à Moncton en 1999 et de nouveau à Québec en 2008, année marquant le 400e anniversaire de la fondation de la ville. Le Canada a accueilli de nombreuses conférences ministérielles de la Francophonie et autres rencontres ayant trait à la promotion de la langue française. Deux institutions ont leur siège au Canada : l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF, à Montréal) et l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD, au Québec).
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