Aujourd’hui, grâce au fameux Plan Takkal, nous arrivons à avoir une meilleure distribution de l’électricité que celle des années passées. Cependant le plan Takkal ne constitue pas une solution fiable et pérenne. Les autres axes vers lesquels l’Etat nous mène sont : la centrale à charbon de Sendou, et des centrales solaires qui tardent à être mises en place.
Concernant la centrale à charbon de Sendou la question est «avons-nous assez de charbon pour faire fonctionner une centrale à charbon ?». A l’évidence la réponse est négative. Les règles du jeu seraient encore faussées pour notre pays. Il faudrait que nous maitrisions en réalité les matières premières qui vont nous permettre d’atteindre nos objectifs en matière de politique énergétique.
Par ailleurs les énergies renouvelables sont également identifier comme solution. Cependant l’usage qui en a été fait jusqu’à présent n’est pas très significatif par rapport à notre déficit. Les raisons sont multiples mais nous ne citerons ici que certaines comme la méconnaissance de ces techniques et technologies ; le manque d’expertise dans ce domaine ; la cherté des solutions et le manque de politique d’accompagnement par l’Etat.
1 – La méconnaissance des techniques et technologies liées aux énergies renouvelables
Il y a dix ans, acheter un ordinateur et le mettre en route requerrait des connaissances techniques en informatique. Aujourd’hui les solutions vendues au client final sont tellement simplifiées que n’importe qui peut mettre en route son ordinateur neuf.
Ce même processus est en train d’être mis en branle au niveau des solutions énergétiques solaires avec la commercialisation de kit prêt à l’emploi pour une utilisation résidentielle voir pour répondre à la demande énergétique de la majorité des domaines d’activités économiques au Sénégal. Ces solutions sont fonctionnelles et fiables. Ils sont mis en branle depuis un bon moment dans les pays du Nord avec des taux d’ensoleillement qui sont dérisoires par rapport aux nôtres cependant les centrales solaires n’arrêtent pas de se monter. Le monitoring des installations également commence à se standardiser avec des interfaces très conviviales et donnant toutes les informations utiles en temps réel ce qui permet une optimisation efficiente des installations. Il serait temps que les professionnels du secteur s’orientent vers ces découvertes récentes avec l’accompagnement de l’état dans leur formation.
2 – Le manque d’expertise dans ce domaine
Quand le Sénégal fait le choix de se lancer dans la construction d’une centrale à charbon, autant pour l’étude de faisabilité que pour la construction, la mise en œuvre des processus et la gestion, il fait appelle à une expertise étrangère. Pour l’énergie solaire, l’Afrique ne manque certainement pas d’expertise surtout que la tâche n’a pas besoin d’être pharaonique juste inscrite dans une bonne logique et un programme maitrisé et bien suivi au niveau de l’état.
3 – La cherté des solutions
Les mécanismes de financement sont multiples et pour les projets d’Energie Renouvelables. Un changement de politique dans l’utilisation qui est faite de l’énergie solaire devrait permettre de lever les fonds nécessaires pour accompagner et mettre en place un vrai dispositif fonctionnel, fiable, économique et écologique.
Les investissements ne seront pas lourds s’ils sont accompagnés avec des mesures incitatives comme les réductions d’impôts, les subventions, l’accès à des lignes de crédits etc.
Les prix dans les années à venir ne seront donc que plus bas, les techniques et technologies plus pointues. Dans l’histoire de l’énergie solaire l’accident de Fukushima est un tournant que l’humanité compte marquer par sa maitrise de plus en plus aboutie des solutions. Nous espérons que le Sénégal sera assez préparé pour profiter de révolutions en cours.
4 – Le manque de politique d’accompagnement
Dans notre pays, jusqu’en 2006, le déploiement de solutions de production d’énergie solaire a été cantonné au milieu rural et ces projets sont initiés dans leur majorité par l’état et ses partenaires.
Cependant, de plus en plus, nous assistons à l’émergence de solutions solaires qui sont proposées par des initiatives privées et déployées en milieu urbain pour une utilisation résidentielle en vue de pallier aux délestages. Ces solutions marchent mais devraient être accompagné d’une incitation étatique par le levier d’une politique fiscale adéquate pour encourager l’utilisation des énergies propres.
Ce nouveau secteur ne doit pas être livré à lui-même comme c’est le cas avec le bâtiment. Il doit s’inscrire dans une vision globale de politique énergétique et environnementale et qui prenne en compte les besoins réels des populations et des entreprises.
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