C’est à l’unanimité que les 28 ministres de l’Economie et des Finances de l’UE ont voté mardi dernier en faveur de la fameuse liste qui recense les pays qui ne font pas le nécessaire pour lutter contre l’évasion fiscale.
« Nous avons adopté au niveau de l’UE une liste d’États qui ne font pas le nécessaire pour lutter contre l’évasion fiscale. Cette liste qui est une liste noire comprend 17 États » a expliqué Bruno Lemaire Ministre français de l’Economie en conférence de presse à la fin de la réunion bruxelloise.
Dans cette liste, outre la Tunisie et la Namibie, on retrouve des pays comme la Corée du Sud, Bahreïn, les Îles Marshall, la Barbade ou encore les Émirats Arabes Unis.
« Ce sont de pays qui, malgré dix mois de dialogue, n’ont pas pris les engagements nécessaires » a fait savoir Pierre Moscovici le Commissaire européen à l’économie à l’issue de la rencontre . Cependant, le Maroc et le Cap-Vert autres pays africains, auraient dû figurer sur la liste noire selon la Tribune/Afrique. Seulement des négociations de dernières minutes pour ne pas être blacklistés ont amené les autorités financières de ces deux pays à prendre des engagements s’inscrivant dans le cadre du respect des nouvelles règles européennes et internationales en matière de législation fiscale. Ces deux Etats figurent tout de même dans une liste grise de 47 pays qui n’a pas encore été rendue publique.
Notons par ailleurs, que les critères sur lesquels s’est basé l’UE ne sont pas exempts de controverses renseigne toujours la Tribune/Afrique. En effet, sitôt la liste publiée, la Tunisie a tenu à faire savoir qu’elle figure sur cette liste non pas pour sa faible pression fiscale, critère de premier choix en matière d’évasion fiscale, mais pour avoir refusé de prendre des engagements visant à suspendre les avantages fiscaux accordés aux sociétés totalement exportatrices c’est-à-dire les entreprises offshores. C’est ce qu’a fait savoir une source gouvernementale tunisienne à l’agence de presse officielle TAP . C’est le même aspect qui aurait pu faire figurer le Maroc dans la liste noire, le royaume tout comme la Tunisie étant des pays où l’offshoring constitue un important secteur de l’économie et surtout de créations d’emplois.
Autre grief porté à l’encontre de cette liste de l’Union Européenne, est le fait qu’aucun pays du vieux continent ne se trouve épinglé. C’est la raison pour laquelle OXFAM ,dénonce « une farce » et plaide pour une « liste mondiale objective ». Le cas le plus éloquent est le Luxembourg , pays cité dans les scandales des Panama Papers et Paradise Papers et royalement ignoré par l’UE dans sa liste.