La désindustrialisation par la baisse de prix
L’auteur est revenu sur ‘le combat épique’ avec le secteur privé mais également le secteur informel pour obtenir une baisse des prix de certaines denrées.
La politique de baisse des prix en rapport avec la volonté du chef de l’état Macky Sall de respecter ses engagements. ‘A défaut de pouvoir distribuer des revenus supplémentaires… le candidat Macky Sall a choisi d’annoncer une amélioration du pouvoir d’achat par la réduction des prix des denrées’.
On peut se demander à juste raison, comment distribuer des richesses sans les créer ? La suite est édifiante ‘Au moment où le mondial du blé s’emballe, la pression des meuniers pour obtenir une hausse du prix de la farine s’accentue… J’en informe le Président. Il est intransigeant : Aucune hausse ne doit être acceptée !!!! Je fais procéder à l’analyse des comptes d’exploitation des meuniers. Ils ne sont pas à plaindre !!!’ L’auteur souligne au passage avoir ‘gardé de très bons souvenirs des leaders de l’UNACOIS et de leur esprit patriotique’. Même Vladimir Poutine ne ferait pas mieux.
Qui sont vraiment les patriotes ? Ceux qui investissement, paient des impôts, créent des emplois ou ‘les autres’. C’est juste l’histoire du serpent qui se mort la queue, en affaiblissant le secteur formel, on arrivera jamais à créer de la richesse encore moins réduire le chômage. La meilleure approche pour baisser les prix consisterait plutôt à favoriser l’investissement privé pour multiplier l’offre en interne. L’exemple récent de la baisse du prix de la farine due à l’arrivée de nouveaux acteurs dans le secteur est un exemple assez édifiant.
Concernant le riz encore, les engagements du Président Macky Sall. L’auteur souligne que ‘la problématique de la recherche d’une baisse du prix du riz est plus simple. Le souci de la production nationale demeure mais il n y a pas en face un producteur aussi puissant comme dans le cas du sucre’. Plus simple oui mais elle est plus dangereuse dans la mesure où elle annihile toute possibilité d’aller à une autosuffisance en riz ou à encourager un ‘investisseur sérieux’ à s’engager dans la filière rizicole. Pourquoi Louis Dreyfus a fait le choix d’investir dans la filière riz en Côte d’Ivoire (USD 60.000.000)… Il n y aura jamais de ‘producteur puissant’ tant que le prix du riz de la vallée par manque de compétitivité sera indexé à celui du riz importé, c’est simplement la loi de l’offre et de la demande.
Limogeage ou ‘séparation à l’amiable’
L’auteur revient sur les péripéties de son départ. Il ne veut pas du tout entendre parler de limogeage ? Sa position sur la baisse des loyers ‘La baisse durable des loyers doit être recherchée comme conséquence de solution économique et financière…. Ne pas avoir baissé les loyers en quelques mois n’apparaît donc pas comme un échec. Par contre le risque politique de promettre leur baisse immédiate et aurait pu être très élevée’ illustre l’énorme décalage entre sa vision et celle de son ‘ex patron’ qui a comme principal point de mire 2017 & la recherche effrénée de bilan à présenter aux Sénégalais.
On ne peut pas imaginer Abdoul Mbaye tête de liste majoritaire de l’APR à Fann / Point E / Amitiés faire des visites de proximité ou ‘défendre le Président’ en revenant sur l’assassinat de Maitre Sèye pour ‘répondre’ au PDS.
Abdoul a également ‘le défaut’ d’être pertinent. Aussi paradoxale que cela puisse paraître, il avait signé ‘son arrêt de mort’ à la suite de sa déclaration de Politique Générale. Le camp présidentiel avait flairé le danger qu’Abdoul fasse de l’ombre ‘au chef’. Ainsi les premières salves partirent de la présidence, ils eurent finalement ‘leur Premier ministre politique’.
En réalité Abdoul à la Primature était juste un leurre pour donner un gage à une rupture promise, son départ est juste un retour aux ‘standards’.
La carapace sera-t-elle assez résistante
Cet ouvrage qui dénote d’une rigueur intellectuelle de l’auteur, est à saluer. Sauf erreur de ma part, c’est la première fois dans l’histoire politique du Sénégal qu’un Premier ministre fait un bilan de son action sous cette forme.
Mais pourquoi cet ouvrage ? Bilan personnel, projection dans le futur ? En lisant l’introduction, on comprend très vite que l’auteur est une logique de positionnement pour le futur. Abdoul met en évidence les décisions politiciennes mais, de façon subtile il dégage sa vision pour le développement socio-économique du Sénégal, il trace les grandes lignes de ce qu’il aurait fait s’il avait ‘les mains libres’.
Ce pays mérite mieux qu’un choix entre la peste, le Sida ou le choléra qu’on lui sert depuis 54 ans. N’est-ce pas l’autre qui disait que seuls les médiocres font la politique au Sénégal. La pauvreté, la médiocrité et l’incompétence ne sont pas une fatalité. Abdoul devra faire le saut pour avoir la possibilité de mettre en œuvre sa vision et s’il veut vraiment SERVIR LA REPUBLIQUE d’autant plus qu’il dit ‘s’être fait une carapace’.
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