« Après trois années de démonstration d’une grande résilience, les importants projets et programmes de développement du Plan d’Actions prioritaires II ajusté et accéléré (PAP2A) ont atteint des niveaux de réalisation appréciables », s’est félicité Mamadou Moustapha Bâ, lors du lancement officiel de l’exécution budgétaire, au titre de l’année 2024.
Ces résultats, selon lui, ont été obtenus à la faveur d’un taux d’exécution des dépenses budgétaires de 94%, porté par une mobilisation très satisfaisantes des ressources internes et externes. Il a cité les infrastructures réalisées dont les travaux de prolongement du TER de Diamniadio à l’Aéroport international Blaise Diagne dont la finalisation est prévue durant le premier semestre 2024, le démarrage des activités du projet de Bus rapid Transit (BRT), la relance du transport ferroviaire engagée avec la réhabilitation de l’axe Dakar-Tamba et des villes de l’intérieur
Le ministre des Finances et du Budget a aussi rappelé la mise en service de la première phase du projet Keur Momar Sarr 3 (KMS-3), qui a permis d’apporter une production journalière additionnelle de 130 millions de litres d’eau, le renforcement des capacités de stockage dans le cadre de la politique de souveraineté alimentaire, la mise œuvre des marqueurs sociaux, avec le PUDC, le Promovilles, le PUMA, la CMU, les Bourses de sécurité familiales.
Au plan social, il a dénombré le dispositif de soutien au pouvoir d’achat des ménages et les autres instruments de la protection sociale qui ont été maintenus, voire renforcés, notamment pour les ménages les plus vulnérables.
Il en est ainsi de la subvention énergétique supportée par l’Etat pour un montant de plus 600 milliards, de celle sur les produits alimentaires pour 100 milliards, sans compter le plein effet des revalorisations salariales prises en fin 2022. Egalement, l’enveloppe des bourses de sécurité sociales ainsi que le nombre de bénéficiaires ont été également sensiblement augmentés.
Il a par ailleurs annoncé que la croissance 2024 du Sénégal est projetée à 9,2%. Selon lui, cette croissance est portée par la production des hydrocarbures, mais sera également adossée sur le dynamisme des autres secteurs de l’économie, capitalisant dix (10) années de mise en œuvre de plans d’actions prioritaires, de réformes et d’investissements physiques et sur le capital humain.
Le budget repose également sur une consolidation budgétaire assumée avec un déficit qui s’établirait à 3,9% contre 4,9% en 2023 à la faveur d’une mobilisation accrue des ressources internes avec un taux de pression fiscale projeté à 19,4% et la poursuite de la rationalisation des dépenses.
Le budget de 2024 du Sénégal est arrêté en recettes et en dépenses pour un montant historique de 7003,6 milliards de FCFA.
Mamadou Moustapha Bâ explique qu’il est bâti sur une stratégie de consolidation et de souveraineté budgétaires, avec comme priorité absolue, le renforcement des secteurs stratégiques afin de maintenir la trajectoire d’émergence économique, la poursuite du soutien à l’agriculture, à l’élevage, à la pêche, pour accroitre la souveraineté alimentaire, renforcer la sécurisation du territoire, des personnes et des biens et la résilience aux effets des changements climatiques.
Mamadou Moustapha Bâ a en outre plaidé pour une poursuite des réformes en vue d’une bonne exécution budgétaire 2024.
« L’exécution budgétaire 2024 sera marquée par la poursuite de la mise en œuvre de réformes visant à renforcer la transparence budgétaire, l’efficacité de la dépense et la facilitation de la reddition des comptes », a-t-il assuré.
Il a expliqué que cela se traduira à travers par diverses innovations, dont la planification budgétaire infra-annuelle (PBIA) qui sera mise en œuvre, afin d’apporter plus de flexibilité et de prévisibilité dans l’exécution budgétaire.
« La mise en œuvre effective de la PBIA permettra d’assurer une meilleure priorisation des dépenses, tenant compte de leur caractère, urgent, incompressible et leur saisonnalité », a-t-il dit.
En effet, selon lui, une bonne programmation budgétaire, c’est celle qui anticipe sur les dépenses en tenant compte des contraintes de trésorerie et des objectifs de cible de déficit à chaque période.
A cet égard, il a indiqué qu’il procèdera, en rapport avec les ministères et institutions constitutionnelles, à la détermination des plafonds d’engagement trimestriels.
« Ces plafonds, en lien avec le plan de trésorerie, serviront de base à l’élaboration de plans d’engagement cohérents avec les plans de passation des marchés », assure Bâ.
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