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Qui se cache derrière le financier ?
Je suis Associé à Performances Group depuis janvier 2013, en charge du développement des activités dans le secteur des banques, assurances et institutions financières. J’ai une longue expérience dans la finance et la gestion de projets. Après une formation d’ingénieur statisticien économiste et un master de finance internationale, j’ai commencé ma carrière à la banque Indosuez, en France, comme économiste avant de rejoindre le département financement de projets ; j’ai ensuite évolué vers la filiale de gestion d’actifs du groupe Crédit Agricole (qui avait racheté, entretemps, la banque Indosuez) où j’ai exercé comme gestionnaire de fonds, sur les marchés émergents et la gestion internationale diversifiée. De retour au Sénégal en 2006, j’ai eu à coordonner le projet de mise en place de la Zone économique spéciale, puis la négociation de projets d’infrastructures et d’énergie et le développement de partenariats public-privé dans ces domaines.
Quelles sont les activités de votre groupe dans le pôle Banque/ Finance ?
Performances Group (ex-Performances Management Consulting) est intervenu dans de nombreuses missions pour l’ensemble des acteurs du secteur financier : institutions financières régionales ou internationales, banques, compagnies d’assurances, établissements de crédit, institutions de micro finance…
Performances offre une gamme complète de prestations allant de la planification stratégique à l’assistance poussée dans la mise en œuvre des stratégies. La vocation historique du Cabinet a été l’accompagnement des entreprises et institutions dans l’élaboration de leurs plans stratégiques ; une étape essentielle qui permet de se projeter à long terme pour définir le positionnement souhaité de l’entreprise ou de l’institution, les orientations stratégiques pour y parvenir, le business plan et les plans d’actions à mettre en œuvre. Mais, cette étape est malheureusement négligée par beaucoup d’entreprises qui défient le principe de sagesse : «Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va.»
Dans ce domaine, Performances a élaboré, entre autres, le Plan stratégique 2009-2013 de la BOAD qui a été méthodiquement mis en œuvre et, plus récemment, celui de la BNDE. Le groupe a également accompagné plusieurs institutions bancaires dans la préparation de leurs dossiers de demande d’agrément auprès des autorités.
Pour assister les clients dans la mise en œuvre opérationnelle des recommandations stratégiques, Performances a très vite élargi son offre à cinq lignes de métier. Premièrement, l’Organisation et l’optimisation des processus ; nous assistons dans ce domaine nos clients dans la gestion du changement, l’adaptation des procédures, la stratégie marketing, l’organisation commerciale, l’optimisation des réseaux de points de contacts client, la gestion de la relation clientèle. A ce titre, le cabinet est intervenu sur les principales fusions qui ont eu lieu au Sénégal, notamment entre Attijari Bank Sénégal et la CBAO, et conduit actuellement une mission du même type au Togo.
Deuxièmement, les Ressources humaines ; nous accompagnons nos clients dans la définition de leurs stratégies de gestion des ressources humaines, l’évaluation des compétences, le recrutement, la préparation et la mise en œuvre des plans de formation, l’optimisation de la gestion de carrières et la gestion des talents. Performances agit dans ce domaine pour plusieurs institutions financières et appuie, en ce moment, la BNDE dans l’évaluation et le redéploiement du personnel hérité du FPE, ainsi que le recrutement de l’ensemble du personnel complémentaire nécessaire.
Troisièmement, les Systèmes d’Information (SI); nous intervenons auprès des clients pour l’audit de leurs SI, l’élaboration de leurs plans directeurs SI et l’assistance dans la maîtrise d’ouvrage pour leur mise en œuvre. Ce pôle a été renforcé récemment avec le déploiement de deux nouvelles activités dans le développement des SI et l’élaboration de bases de données sectorielles.
Quatrièmement, la Communication où nous assistons les clients dans la définition et la mise en œuvre de leurs stratégies de communication. Enfin, le Capital Développement où nous utilisons l’ensemble des compétences du groupe pour favoriser la croissance des PME et l’émergence de nouvelles entreprises.
Par ailleurs, Performances conseille les Etats et les Organisations régionales dans le développement de projets en partenariat public-privé et dans la mise en place d’un cadre institutionnel adapté. Le groupe a conseillé la Commission de la CEMAC dans la mise en place d’un fonds destiné au financement du premier Programme économique régional de la CEMAC.
Vu votre expérience internationale, quel regard portez-vous sur l’évolution des secteurs bancaire et financier au niveau sous-régional ?
Les secteurs bancaire et financier sont au cœur de la transformation des économies africaines. Ces dernières connaissent un développement soutenu et auraient pu avoir une croissance encore plus forte s’il n’y avait pas autant de contraintes de financement. Aujourd’hui, avec une faible bancarisation et un faible accès au crédit long terme, notamment pour les PME, l’offre financière n’est pas complète et ne permet pas de répondre à l’ensemble des demandes de la clientèle, celle des entreprises, des particuliers ou des institutions publiques. Les banques et institutions financières doivent se mettre à niveau pour être de véritables leviers pour la croissance des économies africaines.
Un effort doit être fait pour améliorer le taux de bancarisation ; il devra être d’une ampleur comparable à l’évolution de la téléphonie où la couverture est aujourd’hui proche de la saturation alors que très peu d’utilisateurs avaient accès au téléphone il y a seulement 15 ans. Un déploiement plus large des réseaux des banques classiques, une montée en gamme de la micro finance, mais aussi la capitalisation sur les succès de la téléphonie mobile et du Groupement régional GIM-UEMOA par le développement du mobile banking et de l’e-banking, favoriseront une telle croissance.
Les offres de crédit, notamment à moyen et long termes, devront également être améliorées pour accompagner les clients dans leurs investissements de développement ou leurs projets immobiliers. Elles devraient mieux tenir compte de nos réalités économiques pour couvrir notamment les besoins des PME, de l’agriculture, de l’artisanat… Dans ces domaines, l’Etat aura un rôle à jouer en soutenant des secteurs d’activités à risques élevés mais à fort impact économique et social et en réalisant les réformes foncières nécessaires pour favoriser, en particulier, le financement des projets agricoles.
Par ailleurs, la participation au financement des grands projets nécessitera des capacités plus fortes de structuration, de mobilisation de capitaux et de gestion des risques.
Toutes ces tendances convergent vers les mêmes exigences de renforcement des moyens d’intervention des banques par une meilleure capitalisation, un accès plus large aux ressources à long terme et le développement des capacités techniques et de gestion des risques. Les banques auront donc à jouer un rôle extrêmement important mais elles devront se transformer et se développer pour pouvoir proposer une offre réellement compétitive et adaptée aux besoins de nos économies. En dehors des grands groupes internationaux qui ont une stratégie de plus en plus offensive dans le secteur bancaire africain, et de quelques institutions spécialisées, les grands groupes régionaux africains ou grands groupes panafricains seront les mieux placés pour affronter cette concurrence et accompagner le développement des économies africaines.
Ne pensez-vous pas qu’il y a trop de banques au Sénégal ?
Certes, il y a beaucoup de banques au Sénégal, mais le marché n’est pas saturé pour autant. Le taux de bancarisation est encore faible et les perspectives de développement sont importantes. Il faut aller vers une forme de consolidation parce qu’il ne s’agit pas de favoriser la concurrence entre de petites banques mais plutôt l’émergence de grands groupes, avec des moyens en capitaux à long terme importants, de manière à pouvoir répondre aux véritables besoins de financement des entreprises, des Etats et des particuliers.
Je pense que les banques doivent également accompagner le développement du marché financier régional qui sera une des clés pour favoriser le développement de l’épargne et l’accès aux ressources à long terme. Compte tenu des contraintes réglementaires, il faudra faire participer le marché financier, notamment par la titrisation, dans le financement long terme de nos économies pour éviter une trop forte pression sur le bilan des banques. A ce titre, le lancement de la Caisse régionale de refinancement hypothécaire (CRRH-UEMOA) est une excellente initiative qu’il faudra développer.
En termes de perspectives, qu’est-ce que votre groupe prévoit pour accompagner un peu tout ce processus ?
Performances accompagne déjà ses clients dans la réalisation de leurs objectifs et continuera à le faire, notamment dans le secteur bancaire qui doit subir des transformations importantes à moyen terme. Le groupe mettra à la disposition de ses clients son expertise dans la préparation ou l’adaptation de leurs stratégies de développement et assistera leurs Dirigeants dans la mise en œuvre opérationnelle de leurs plans.
Dans cette perspective, le groupe se développe, élargit ses compétences, les renforce pour mieux prendre en charge les besoins de ses clients. Un investissement important est fait dans le développement de solutions technologiques (mobiles et informatiques) et dans celui de bases de données sectorielles qui apporteront aux clients des informations utiles sur leur environnement économique et des capacités accrues de traitement de ces données. Performances apportera aux groupes bancaires une démarche innovante dans l’évaluation de la demande de leur clientèle, l’optimisation du développement des points de contacts client et la stratégie de développement des services de mobile banking et d’e-banking.
Par ailleurs, nous apportons à l’ensemble du secteur des outils de benchmark qui permettent de se positionner au mieux dans un environnement de plus en plus concurrentiel. Pour la politique de rémunération, le baromètre SAARA, élaboré par le groupe avec la contribution d’entreprises de la place, donne dans les activités financières et d’autres secteurs des références intéressantes sur les salaires et avantages pour chaque fonction représentée.
En matière de développement du capital humain et de couverture géographique, le recrutement de consultants a été accéléré en favorisant la diversité des origines et de nouvelles implantations sont prévues pour renforcer la proximité avec les clients. Ces investissements permettront à Performances Group de conforter sa vocation d’acteur majeur dans la transformation des économies africaines.
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