Quels sont les objectifs du PPDC en Casamance ainsi que ses réalisations ?
L’objectif global de ce projet est de contribuer à la réduction de la vulnérabilité des jeunes et des femmes de la Casamance en élargissant leurs opportunités d’activités génératrices de revenus dans le but de s’attaquer aux causes fondamentales du conflit. Plus précisément, l’objectif de développement du projet (ODP) est d’accroître la productivité agricole dans les filières agricoles ciblées en faveur des jeunes et des femmes ; et améliorer l’accessibilité des zones rurales ciblées en Casamance.
Quels sont les axes prioritaires d’interventions du PPDC dans volonté de permettre à toutes les couches de la société Casamançaise d’exploiter le potentiel de développement présent dans sa localité ?
Trois axes majeurs ont été identifiés, il s’agit premièrement d’appuyer les productions rizicoles, horticoles et ostréicoles, les conditions de traitement après-récoltes ainsi que toutes les autres liées à la mise en marché des produits agricoles ; d’améliorer le désenclavement des zones de production pour les connecter au réseau routier classé ; d’appuyer la décentralisation par la mise en application de mécanismes d’engagement citoyen qui permettent notamment aux jeunes et aux femmes, de s’impliquer davantage dans le développement économique et social de leur terroir.
Les ambitions des autorités sont de faire de la Casamance un des greniers du Sénégal et de la sous-région, peut-on y arriver dans le cadre des objectifs du PSE et quel serait votre apport ?
Les conditions de la production agricole en Casamance ressemblent beaucoup à celles des pays de l’Asie tel que le Vietnam. Le riz se pratique dans de petites exploitations en submersion. Ce que les vietnamiens ont réussi en plus, c’est de moderniser les conditions de travail des producteurs à travers une mécanisation accrue et adaptées, une recherche soutenue sur tous les aspects de la production et l’ouverture aux marchés extérieurs à fait le reste. Au regard de ce qui précède, on a les moyens de satisfaire les 40% des besoins du Sénégal et au-delà. Le projet pôle de développement de la Casamance (PPDC) a contribué de 2015 à 2017, à hauteur de 157 mille de tonnes de paddy qui correspondent à la nourriture annuelle de 46 000 ménages selon la norme FAO.
Cette production sera renforcée par une meilleure valorisation des 1128 ha d’aménagement de 9 vallées d’affiniam (Diatock, Bagaya, Djimande, Mandégane, Kafesse, Boutolate, Guérina, Niamone, Diarone. Ces travaux sont les premiers jamais été réalisés par un gouvernement depuis la réception du barrage d’Affiniam il y a 25 ans. D’autres similaires sont en cours à Mpack et Bofa sur 1300 ha tandis que 2000 ha vont démarrer à Bounkiling et Goudomp et 1000 ha à Kolda en 2018. Les aménagements de Mpack et Bofa viennent matérialiser la volonté de l’Etat d’accompagner les populations de retour.
Par ailleurs, le Projet a démarré la réalisation de 9 fermes de 10 ha équipées d’équipement d’irrigation et d’équipement agricoles modernes dans tous les départements de la Casamance. Ces opérations constituent une réponse au sous-emploi des jeunes et l’autonomisation des femmes. Elles viennent renforcer une multitude de petits périmètres de 2 ha déjà équipés de pompes solaires.
Plusieurs magasins d’intrants et des infrastructures de marché sont en cours de construction pour faciliter la sécurisation et la commercialisation des produits agricoles.
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