Faut-il aller vers un label RSE ? Une sorte de prix d’excellence à une entreprise qui aura respecté le plus grand nombre de points de la Charte RSE du Sénégal. La question taraude l’esprit des entreprises qui adhérent à l’initiative. Mais, il ne sera pas facile de mettre tout le monde d’accord sur un procédé.
Pourtant, il existe au Sénégal une entité qui décerne un prix aux entrepreneurs sociaux. Spécial Events Sénégal est son nom, piloté par Pape Amadou Mbodji. Pour lui, l’initiative participe à encourager les bons réflexes vers un nouveau type d’entreprenariat socialement responsable. Elle en est à sa 2èmeannée et il estime que les entreprises répondent de plus en plus à ses demandes. Pour la 1èreédition 2014, c’est Enda Energie qui était primée. Le plus important,c’est la volonté affichée par le Conseil Economique, Social et Environnemental, dirigée par Aminata Tall, de labéliser ces «Trophées Verts». M. Mbodji a voulu impliquer les hautes autorités du pays dans sa volonté d’encourager les acteurs économiques et institutionnels pour la préservation de l’environnement.
Sur la même lancée, le CTIC a organisé la cérémonie des Jambars Tech Awards et décerné le prix du «Meilleur entrepreneur social dans les TIC». Mais, le prix étant trop sélectif, il ne peut être représentatif de l’ensemble des entrepreneurs sociaux.
Toutefois, il existe, de par le monde, des initiatives portées par de grandes fondations ou institutions internationales valorisant l’entreprenariat responsable. Le plus représentatif étant, sans nul doute, le Global Impact (ou Pacte mondial) des Nations Unies, lancé par Kofi Annan en 2000. Une initiative visant à encourager les entreprises à adopter des modes de production durables et socialement responsables.Ce qui passe par la production de rapport sur la mise en œuvre de ses politiques. Le Pacte repose sur dix principes qui englobent les droits de l’homme, le travail, l’environnement, la lutte contre la corruption, entre autres piliers… Le Pacte propose des facilitations et encourage le dialogue à travers des canaux comme le dialogue politique, l’apprentissage, les réseaux et les projets locaux.
Cependant, le Pacte comporte des limites car n’ayant pas toutes les attributions requises pour imposer une conduite aux entreprises qui détériorent le plus la planète. Il reste un forum de discussion, voir un réseau de communication plus qu’autre autre chose. Ses prérogatives restant limitées à la seule tentative d’influencer les décideurs qui peuvent être les gouvernements, entreprises et autres organisations syndicales. D’ailleurs, ces dernières estiment que, sans dispositions efficaces de surveillance et d’application, le Pacte mondial n’est qu’une coquille vide qui ne pourra pas encourager les sociétés à devenir un peu plus responsables.
Un autre grief, c’est que le Pacte porte une tare congénitale qui dit que lorsque les entreprises déclarent leur soutien aux principes, cela ne signifie pas une reconnaissance ou une certification. Reste alors à savoir si ces principes sont respectés. Certaines entreprises pouvant abuser du Global Impact comme d’un instrument de relations publiques pour se donner une bonne image. Elles auront de bons arguments à opposer à toute nouvelle tentative de réglementation internationale contraignante sur la responsabilité sociétale d’entreprise.
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