Expresso Sénégal vient d’inaugurer le Lab Innovation qui va accueillir les futurs vainqueurs de l’Expresso Innovation Challenge, pouvez-vous revenir sur ce projet ?
Le projet Expresso Innovation Challenge est un concours national sur l’innovation qui donne aux jeunes l’opportunité de devenir des acteurs dans les industries de technologie de l’information, plus précisément dans le domaine du digital. Le but du concours est de récompenser un projet innovant dans le domaine de l’innovation technologique ou d’une idée sur les nouveaux modes d’utilisation des technologies appliqués dans l’agriculture, la santé, l’éducation, la gastronomie… On commence à recevoir des candidatures et ça concerne tous les domaines ; la radio, la gastronomie. Je ne m’y attendais pas. Je pensais à des éléments sur la santé, l’éducation … C’est pourquoi, on ouvre les filtres larges pour laisser entrer toutes les équipes et toutes les idées. On souhaite aussi encourager les candidats de toutes les régions du Sénégal pour qu’ils innovent et développent leur sens de l’entreprenariat. On souhaite également offrir aux lauréats la possibilité de créer leur propre startup, s’ils n’en ont pas.
Pour atteindre les jeunes des régions, il faut y aller et les sensibiliser sur cette opportunité ?
Oui, Oui. A Expresso, on prévoit d’ailleurs de faire une tournée dans les capitales régionales pour expliquer le projet en détail, et montrer comment soumissionner. On avait déjà identifié Thiès, Saint-Louis, Kaolack et Ziguinchor, dans un premier temps. Comme j’ai dit, c’est un cycle. Il y a un circuit qui revient au deuxième trimestre et là, on en profitera pour couvrir toutes les autres zones.
Pour revenir à l’incubation proprement dite, est-ce que huit semaines suffisent pour appréhender et mettre en place tout ce qu’il faut pour qu’une startup puisse mettre à profit son potentiel ?
Comme je disais, les huit semaines, il faut les voir comme une phase d’échauffement, de structuration, d’organisation et de ciblage. Sur ces huit semaines-là, on accompagne les idées, si c’est seulement une simple idée. On t’accompagne à bien préciser cette idée, à bien l’adresser à un segment de marché, à bien identifier les investisseurs potentiels, mais aussi à faire une belle présentation de cette idée. Il ne suffit pas d’avoir cette idée de façon abstraite, on va la traduire sur du support qu’on pourra utiliser pour la présenter et la défendre devant des investisseurs, ou devant des clients.
Celui qui a déjà son produit ou qui a une idée, on va l’accompagner sur ces huit semaines à avoir un prototype qu’il pourra aller présenter, faire la démonstration. On ne parle pas du produit final, mais du prototype. Si vous avez une idée qu’on pense pérenne, en deux mois vous pouvez sortir une « Béta-version » de cette idée-là. C’est pourquoi on dit que huit semaines, c’est largement suffisant. En plus, quand on finit la période d’incubation, on a bien parlé de présentation. A cet effet, si ce sont des projets auxquels nous allons prendre part, en tant qu’Expresso, c’est pour plus de huit semaines. C’est pour toute la durée de vie de l’entreprise. Mais au-delà de ça, si c’est un projet pour lequel on estime qu’il y a du potentiel, on va monter quelque chose avec ces promoteurs. On regarde dans quelle mesure on peut les accompagner pour travailler à long terme.
Comment va se passer l’après incubation, la sortie ?
Notre idée de base c’est, quand on aura sélectionné les projets qui ont du sens pour Expresso en tant qu’entreprise, pour les clients de Expresso, les investisseurs et les actionnaires de Expresso, il n‘est pas exclu qu’on monte une entreprise, une startup ensemble. On peut prendre des parts. Le niveau de participation va se négocier au cas par cas, projet par projet. Il est clair que si c’est juste une idée, qui s’appuie sur le réseau d’Expresso ou sur services, là on serait enclin à demander plus de pouvoir à cette startup-là. Si c’est une idée qui est totalement extérieure aux télécoms, peut-être que notre participation se fera sous une autre forme. On demandera à avoir un autre type de taille de portefeuille. Donc, ça se négociera au cas par cas. Quand on aura vraiment fait le tour des huit semaines de présentation devant le jury, il se peut que certains partenaires soient intéressés à prendre des parts dans ces startups-là. Ce sera le moment de discuter sur le niveau de participation de ceux qui veulent investir. A savoir, à quel niveau on valorise cette participation, quels sont les type de capitaux qu’on va amener dans cette structure-là ?
En dehors de cet incubateur et des opportunités que le Lab d’Expresso Sénégal offre aux jeunes entrepreneurs du Sénégal, que peut attendre l’écosystème numérique d’un acteur aussi important que votre société ?
C’est très intéressant ce que vous dites parce que nous on le clame haut et fort : on aime accompagner. C’est pourquoi on dit Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE). On est une compagnie qui se clame socialement responsable. Notre volonté, c’est d’accompagner. Par exemple, c’est le maire de Sacré Cœur-Mermoz, Barthélemy Diaz, qui a présidé la cérémonie d’ouverture du lab. qui est venu faire l’inauguration. Notre idée, le Lab doit participer à l’amélioration qualitative de la construction de l’écosystème de ce pays-là. Dans cette logique, on veut mettre les fondamentaux d’une économie réelle digitale qui est en phase avec les objectifs du Plan Sénégal Emergent (PSE) et avec le projet Sénégal Numérique 2025. Notre façon d’accompagner cet écosystème digital-là, c’est de mettre à disposition l’infrastructure de base pour les collectivités. Pour ça, je pense qu’on a des solutions super compétitives comparées à ce qui se fait. Au-delà de ça, c’est les « Soft skills », c’est-à-dire accompagner les gens dans la capacitation. Expresso va accompagner les gens vers la formation. La société va faire venir les ténors, les sommités dans les domaines bien précis pour venir faire partager leur expérience, faire des « Work-shops » et expliquer aux gens comment ils ont fait pour réussir. Je pense à Mark Zuckerberg ou Bill Gattes ou d’autres (Ahmet Amar, Djibril Ngom, Moctar Sarr, etc). Par contre, notre ambition, c’est d’avoir des personnes de cette envergure pour venir encourager les jeunes à penser autrement. Ça aide à donner de nouvelles compétences aux gens qui sont impliqués dans l’écosystème digital.
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