Invité à se prononcer sur l’avenir de l’arachide au Sénégal, M. Youssou Diallo, nouveau PCA de la SONACOS SA y est allé sans complaisance. Occupant près de 63% de la population rurale, 482 000 exploitations agricoles, environ 4 millions de personnes, l’arachide était une filière florissante qui positionnait le Sénégal parmi les top10; par moment même le Sénégal était 4ème producteur, derrière les Etat-Unis d’Amérique, le Nigeria et la Chine. «En 2010 on le retrouve dans le top 20 où il atteint difficilement la barre d’un million de tonnes alors que la production des autres pays ne cesse d’accroitre et même la population du Sénégal après que triplé. En 2015, la production est estimée à 1050000 tonnes », diagnostique-t-il à l’occasion d’une réunion du groupe LEAD sur l’avenir de l’arachide au Sénégal.
Mais aujourd’hui, dit-il, «l’arachide est comme un sphinx qui renait toujours de ses cendres. Depuis le lendemain de l’indépendance, les différentes autorités du pays ont chaque fois préconisé des politiques pour se passer de l’arachide á terme mais on revient toujours à reconsidérer cela. Aujourd’hui, l’ouverture du marché chinois imprime un nouveau dynamisme á cette spéculation. Ainsi depuis 2013, on note des évolutions sur la gestion de la filière: une reconstitution du capital semencier sélectionné, une augmentation continue de la production de 600 000 tonnes á un million; le rendement a atteint par endroit 925kg/ha; un doublement du prix au producteur, un progrès du volume des exportations. On constate également une disparition des bons non payés. Un décret est pris qui consacre l’ouverture de la vente », a-t-il déclaré. Et M. Diallo de poursuivre, en révélant qu’au même moment la subvention aux huiliers a atteint 12 milliards de FCFA. Les investissements ont augmenté en termes d’infrastructures de stockage et autres. Mais les problèmes persistent. «Il a une faiblesse de l’offre qui ne couvre pas la demande qui s’articule autour du besoin des huiliers, les semences, l’export, l’autoconsommation et le pourcentage de perte estimé á 15%, la chute drastique de la collecte par les huiliers, la faillite de SUNEOR, l’expansion de l’autoconsommation de l’huile artisanale (seggal) avec les problèmes sanitaires que cela entraine, la faillite du système « carreau » », a-t-il listé.
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