En effet, à l’orée du 1er anniversaire de l’accession au pouvoir de Macky Sall, le sentiment le plus partagé est une forme de désenchantement qui ne dit pas son nom. Jusque-là, la plupart des promesses de bien-être collectif tardent à voir le jour. Le fameux Yonou Yokouté semble être l’apanage que d’une petite minorité de privilégiés qui se recruterait dans «sa famille, sa belle-famille, ses amis et son parti». Pour reprendre le constat accablant du néo-opposant, Moussa Touré…
Avec cette injonction présidentielle à l’endroit de ses responsables de parti, par ailleurs managers publics, c’est la voie ouverte vers la prédation des deniers de l’Etat à des fins privées et électoralistes. D’abord s’enrichir soi-même pour se prémunir des lendemains incertains. Ensuite, mobiliser une cagnotte de taille pour descendre sur le terrain, régulièrement, afin de se constituer une clientèle électorale avec des arguments sonnants et trébuchants. Comme naguère sous Wade… Qui parlait de «rupture» ?
Déjà que la cote d’alerte avait été atteinte avec la recrudescence des marchés de gré à gré au plus haut niveau de l’Etat, à la Présidence de la République, dans les ministères, agences et sociétés publiques. Un summum de 24% avait été décelé par l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) durant le second semestre de 2012. Et poussant le Forum Civil à tirer fort la sonnette d’alarme…
Le mouvement risque d’aller crescendo avec la perspective des élections locales et le besoin impérieux des différentes forces politiques, de la vaste coalition au pouvoir, tout comme dans l’opposition, de se peser afin de redessiner la nouvelle carte politique qui préfigurerait la redistribution des prébendes et des sinécures. Ainsi va le Sénégal… Qui disait que c’était encore wadisme mais sans Wade ?
Aujourd’hui plus que jamais auparavant, le Président Macky Sall est à la croisée des chemins. Il est devant l’obligation de rectifier le tir avant qu’il ne soit trop tard. Le peuple attend. Les Sénégalais sont impatients. Les réformes tardent à se mettre en place. Les premiers résultats sont insuffisants. La crise perdure. On ne perçoit, de nulle part, une éclaircie annonciatrice de lendemains qui chantent. Au lieu de prendre à bras-le-corps ces urgences et leur trouver des solutions de fond, on se préoccupe plutôt de combines politiciennes, de mode de scrutin à changer, de coalitions avec qui ou contre qui aller aux Locales. Il y a vraiment de quoi désespérer de nos gouvernants…
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