Le constructeur européen va construire 314 appareils civils et militaires pour une valeur de 3 milliards de dollars.
Guillaume Faury, PDG d’Airbus Helicopters, a signé, dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 mars, un contrat de développement et de fabrication de 314 hélicoptères en Corée du Sud, avec son homologue de Korean Aerospace Industries (KAI). La cérémonie a eu lieu à Séoul. La filiale hélico d’Airbus Group a été retenue face à l’italien AgustaWestland et à l’américain Bell, qui avaient aussi répondu à l’appel d’offres lancé par le gouvernement sud-coréen.
Ce contrat, d’une valeur de 3 milliards de dollars, dont la moitié pour le constructeur européen, prévoit la mise en place d’un partenariat industriel destiné à fabriquer en Corée 214 hélicoptères militaires d’attaque (LAH) pour l’armée de terre sud-coréenne et une centaine d’hélicoptères légers civils (LCH) pour des applications de transport sanitaire, des opérations de secours en mer et des missions de sécurité civile. Les deux appareils seront développés sur la base du Dauphin, plus précisément sa dernière version, appelée «H155».
Airbus Helicopters apportera son savoir-faire et livrera une partie des éléments des futurs engins depuis son site de Marignane, lesquels seront ensuite assemblés à Sacheon, dans les usines de KAI. La version civile de l’appareil entrera en service en premier, à l’horizon 2020, puis ce sera au tour de la version militaire, en 2022. «Cet accord industriel permet de donner une seconde vie au Dauphin», souligne un porte-parole de la société européenne.
Un avion de combat
Les deux partenaires ont en outre entamé des discussions en vue de créer un joint-venture destiné à l’exportation des deux hélicos. Airbus Helicopters estime le potentiel du marché à 600 appareils, pour une valeur de 5 milliards de dollars, avec la maintenance sur vingt ans.
Il s’agit d’un nouveau succès pour le groupe européen dans un pays très lié aux États-Unis pour sa sécurité (50.000 GI sont postés sur son territoire, face à la Corée du Nord) et pour ses équipements de défense. Séoul dispose d’une flotte de 700 hélicoptères militaires et de 60 avions de combat F-15 américains. Mais la Corée du Sud a décidé de jouer aussi la carte européenne. Ce contrat intervient dix ans après la signature d’un premier accord du même type entre KAI et Airbus Helicopters pour le développement et la construction de 240 hélicos de transport de troupes sur la base du Super Puma, un engin lourd baptisé «Surion» dans sa version coréenne qui est entré en service en 2013.
D’autres entités d’Airbus Group ont également pris pied en Corée du Sud. Airbus y sous-traite des composants d’avions de ligne. En février dernier, le groupe Korean Air a annoncé avoir signé avec Airbus DS, constructeur du chasseur Eurofighter, un protocole d’accord afin de répondre à l’appel d’offres relancé par Séoul pour développer et produire un avion de combat «made in Korea». L’armée de l’air veut en effet remplacer sa flotte vieillissante de F-4 et F-5.
Ce nouveau contrat illustre la stratégie d’Airbus Group, qui, pour gagner à l’export, conjugue politique commerciale et partenariat industriel. Cela en s’appuyant sur la force de frappe de ses filiales, qui lui permettent de répondre à tous les besoins en matière aéronautique, militaire et spatiale.
Lefigaro.fr
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