Les notes de l’Évaluation des Politiques et des Institutions Nationales (CPIA) de la Banque Mondiale, classe le Sénégal dans le peloton de tête des pays en Afrique qui apportent des améliorations dans la lutte contre la pauvreté.
Le Rwanda est avec une note de 4,0, le pays le plus performant dans l’amélioration de la qualité des politiques. Le pays de Paul Kagamé est suivi du Cap-Vert, du Kenya et du Sénégal, qui affichent tous les trois une note de 3,8.
Pour évaluer la qualité des améliorations des politiques et des institutions, la CPIA utilisent 16 indicateurs de développement couvrant quatre domaines : la gestion économique, les politiques structurelles, les politiques d’inclusion sociale et d’équité, ainsi que la gestion et les institutions du secteur public. Les pays sont notés sur une échelle allant de 1 (note la plus faible) à 6 (note la plus élevée) pour chaque indicateur. La note globale de la CPIA correspond à la moyenne des quatre domaines évalués par la CPIA.
Malheureusement, selon la Banque Mondiale, la moitié des pays africains affichent des performances relativement faibles dans leur environnement politique en faveur du développement et de la réduction de la pauvreté.
Le constat est amère , les pays qui ont vu leur note chuter en 2015 sont deux fois plus nombreux que ceux ayant enregistré des progrès. Pour la CPIA, cette situation résulte en grande partie de la « baisse » des performances en matière de gestion économique, exacerbée par une conjoncture économique mondiale difficile.
« Les États fragiles de l’Afrique subsaharienne restent également loin derrière les pays fragiles du reste du monde, en particulier pour la qualité de leurs institutions publiques » soutient l’étude tout en ajoutant que la note moyenne de la CPIA pour l’ensemble des pays d’Afrique subsaharienne est de 3,2 en 2015, une « performance similaire à celle de l’an dernier ».
Albert Zeufack, Économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, commentant le rapport a souligné que les pays africains éligibles au soutien de l’IDA accusent toujours un retard dans la qualité de leurs politiques et de leurs institutions.
» Des mesures urgentes doivent être prises pour parer aux difficultés macroéconomiques croissantes auxquelles font face les pays africains telles que les pressions à la baisse sur les soldes budgétaires et du compte courant, la baisse des réserves de change, la dépréciation des monnaies, l’inflation et un alourdissement du fardeau de la dette » a dit Albert Zeufack.
Par ailleurs, la CPIA met en cause les Etats africains dans leur politique faible en faveur de la bonne gouvernance. L’étude incite à un renforcement des structures luttant contre la corruption, et promouvant la gestion vertueuse. Il faut selon les responsables de la Banque, amener les décideurs politiques à pouvoir rendre des comptes concernant leurs actions de développement humain, de sécurité et de justice aux citoyens.
Aujourd’hui, les économies africaines font face à une crise des matières premières et voient donc leurs recettes diminuer. C’est l’occasion pour Punam Chuhan-Pole, économiste principal de la région Afrique à la Banque mondiale et auteur du rapport, d’accélérer les réformes fondamentales destinées à renforcer la compétitivité et la diversification, lesquelles sont essentielles pour développer les perspectives de croissance et mettre fin à l’extrême pauvreté ».
Créée en 1960, l’Association internationale de développement est une institution de la Banque mondiale qui fournit aux pays les plus pauvres du monde des dons et des prêts à faible taux ou à taux zéro pour des projets et des programmes destinés à favoriser la croissance économique, la réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des populations les plus pauvres. L’IDA est l’une des plus importantes sources d’aide pour les 77 pays les plus pauvres du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA permettent d’apporter des changements positifs dans la vie de 1,3 milliard de personnes résidant dans les pays admissibles à ses crédits. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 112 pays. Ses engagements annuels se sont élevés en moyenne à 19 milliards USD au cours des trois dernières années, dont environ 50 pour cent ont été destinés à l’Afrique.
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