Pour qualifier la ville de Dubaï et ses extravagances architecturales ou touristiques, on se perd facilement dans les superlatifs tellement le faste, la grandiloquence et la démesure sont les caractéristiques les plus usuelles de cette merveille du Ciel, de la Mer et de la Terre.
C’est comme si les dirigeants de l’émirat voulaient défier la Nature en cherchant à toiser le ciel par des gratte-ciels qui rappellent Manhattan à New York, et avec des formes géométriques qui sortent de l’ordinaire, notamment dans le quartier des affaires, le Downtown Burj Khalifa, du nom de la tour la plus haute du monde (828 mètres) ou de Burj Al Arab, l’hôtel le plus luxueux du monde (7 étoiles), à la forme d’une voile géante, construite sur la mer.
A vrai dire, les émirs de Dubaï ont non seulement la tête dans les étoiles, mais aussi les pieds sur terre, pour ne pas dire en pleine mer. Ils sont allés conquérir l’espace marin, en y construisant des îles artificielles à force de tonnes de sables dragués du Golfe persique, versés en pleine mer avec des roches afin de former une série d’archipels aux noms évocateurs : The World qui reproduit la carte du monde ou Palm Islands, une presqu’île en forme de palmier…
Ces projets, parmi tant d’autres, sont présentés comme permettant à Dubaï de devenir la 1ère destination mondiale du tourisme de luxe. En effet, à Dubaï, on a comme l’impression que tout renvoie au luxe, au summum du plaisir épicurien, à une conquête du temps et de l’espace, à une forme de domination du monde. Là, on touche du doigt la vraie force d’une vision créatrice, d’un leadership de transformation et d’une manne pétrolière, utilisée à bon escient, qui ont permis de passer d’un désert archaïque, il y a juste quelques décennies, à l’une des cités les plus modernes du monde, en bien des domaines…
Les dirigeants de Dubaï sont allés à la recherche de l’expertise et du savoir-faire, partout dans le monde et y ont mis le prix qu’il faut. Ils viennent de partout. Des pays occidentaux comme des régions du sous-continent asiatique. Des grands cerveaux aux petites mains, tout le monde est à sa place. Et la machine tourne sans discontinuer. A plein régime. Au final, cela donne un émirat de 2 millions d’habitants et où les étrangers représentent les 80%.
La force de l’Emirat, c’est cette parfaite juxtaposition du modèle occidental de production et de consommation, sur un soubassement traditionnel marqué par un fort conservatisme religieux et rigoriste. D’ailleurs, les Burqa noires des femmes et les longs caftans blancs des hommes restent les habits les plus visibles dans la rue et les commerces. Même si le vêtement occidental y est aussi assez prisé…
Historiquement, les Arabes sont de grands caravaniers qui faisaient beaucoup de troc de marchandises. Aujourd’hui, le paysage a peu évolué dans le fond avec le positionnement de Dubaï comme un centre commercial et financier offshore, avec plein d’exonérations fiscales, qui en fait un hub très couru de par le monde.
Chose rare dans les pays du Golfe, les Emirats ont anticipé l’après-pétrole en cherchant à diversifier leur économie. Ils cherchent à réduire la contribution du secteur des hydrocarbures à environ 20% dans les années à venir. Malgré l’impact de la crise financière de 2008, Dubaï reste une place financière de premier ordre avec le Centre financier internationale et la Bourse où s’échangent quotidiennement des milliards de dollars de transactions de toutes sortes.
Dubaï est aujourd’hui une plateforme de business avec une présence de toutes les grandes enseignes et marques mondiales qui, chacune dans son domaine, essaient de profiter de cette manne financière qui ne demande qu’à être investie dans des projets lucratifs ou consommée pour le plus grand plaisir des émiratis…
D’ailleurs, beaucoup de grands noms des affaires en Afrique, voire du Sénégal, y ont établi des bureaux, comme base opérationnelle pour aller à la conquête du Moyen Orient ou de l’Asie. A ce propos, la compagnie Emirates y joue un rôle prépondérant en facilitant les déplacements et autres correspondances à partir de l’aéroport international de Dubaï, devenu un hub aérien de premier rang.
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