Une coalition d’ONG a fait paraître mardi dernier un ouvrage mettant en évidence le rôle de l’agriculture dans le réchauffement climatique.
« Hold-up sur le climat », nom du rapport très « détaillé » avec des multitudes d’exemples, décrit l’impact de l’agrobusiness mondialisé sur le climat. C’est lecourrier.ch qui relaye l’information.
Pour les auteurs de l’étude, le niveau d’émissions des gaz à effet de serre que la plupart des analyses précédentes attribuent à l’agriculture (11% à 15%) serait bien en deçà de la réalité.
« 44% et 57% des émissions de gaz à effet de serre sont dues à l’agriculture industrielle. La déforestation en est la principale source avec environ 18% des émissions » annonce le rapport présenté au Club suisse de la presse par Henk Hobbelink, de l’organisation GRAIN, et Chantal Jacovetti, de la Coordination Nationale des Organisations Paysannes du Mali.
Le calcul du total des émissions de ce gaz dans l’atmosphère en 2014 représente ce qu’émettraient 72 millions de voitures aux Etats-Unis, soit le tiers du parc automobiles et camions de ce pays.
Toutefois, les ONG ont indiqué que la part d’émissions des petits paysans est insignifiante. «De 70 à 90% de ces émissions proviennent des expansion des cultures industrielles» précisent-ils.
Depuis des années, les multinationales de l’agroalimentaire, accaparent les terres en Asie, en Afrique ou en Amérique Latine et avec les producteurs d’engrais et de semences imposent une vision unique de l’agriculture
L’étude insiste sur l’impact négatif de la production d’engrais en rappelant que « pour 100 kilos d’engrais azoté utilisés, environ un kilo se volatilise immédiatement dans l’atmosphère sous forme d’oxyde nitreux, un gaz à effet de serre trois cent fois plus puissant que le dioxyde de carbone » comme le souligne le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC).
A en croire le rapport, des solutions existent. Il s’agit de réorienter les investissements vers la petite paysannerie, d’accorder davantage de place à l’agroécologie dans les plans de développement et surtout lutter pour une distribution plus juste de l’eau. Les auteurs de l’étude ont, par ailleurs, invité à une plus grande considération des marchés locaux.
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