On peut jeûner tout en ayant une alimentation équilibrée. Le jeûne est un bon moyen de «détoxifier» l’organisme, si les prises alimentaires sont modérées et contrôlées. Le tube digestif peut ainsi bénéficier d’une période de repos afin de régénérer la flore intestinale. Mais pour cela, le choix des aliments est primordial.
«Avant la prière de Fadjr, le kheud ou petit-déjeuner n’est pas obligatoire, mais recommandé. Avant tout, il faut bien s’hydrater avec un grand verre d’eau, bu par petites gorgée, mais attention, le système digestif fonctionne au ralenti pendant cette période. Un jus de fruits fraîchement pressés ou des fruits secs sont conseillés pour leur apport en vitamines et en fibres. Ils aident à réguler votre transit et vous apporteront l’énergie nécessaire tout au long de la journée. Des céréales complètes pour leur index glycémique bas (pain complet etc.), apporteront des sucres lents pour éviter les fringales et coups de fatigue. On évite les sucres rapides (confiture, chocolat, sucre blanc, etc.), entraînant des pics de la sécrétion d’insuline qui chutent au cours de la journée ; il en résulte une hypoglycémie avec grosse faim et baisse d’énergie ; Prenez des produits laitiers pour leur apport en protéines et en calcium ; la margarine végétale est à privilégier par rapport au beurre animal, riche en cholestérol et en mauvaises graisses», conseille Zohra Yassine diététicienne.
Exerçant depuis +10 ans, elle explique que la plupart des Sénégalais mangent très mal durant cette période ; ils mangent en excès surtout. «Ce que je reproche à mes amis Sénégalais, c’est peut-être le plat de riz, le soir. Le riz en tant que tel n’est pas mauvais, mais c’est la façon dont il est cuisiné. Qui plus est, manger le riz et tout de suite se coucher, c’est très mauvais», relève la promotrice du cabinet NutriForm.
Ainsi, pour bien respecter son corps et lui permettre d’accompagner comme il se doit l’esprit du jeûneur durant le Ramadan, Mme Yassine conseille de varier, de temps à autre. «Je recommanderais, au moment de la coupure, un bol de soupe, plus que le café ou le lait. La soupe est plus facile à digérer par rapport au lait (le lactose : le sucre du lait crée des ballonnements) et son apport considérable en fibres évite les soucis de constipation créés par le changement de rythme alimentaire. Il y a évidemment les fruits secs, l’eau, toujours en petites gorgées et pas froide juste avant la soupe. On peut attendre une heure avant de prendre le dîner. Cette attente est nécessaire pour permettre la dilatation de l’estomac qui s’est rétréci le long de la journée, on évite ainsi ballonnements et douleurs abdominales. Pour ce repas, je recommande plutôt des grillades, des plats pas trop difficiles à digérer, faits de manière saine, pas de fritures, des plats en sauces, éviter la cuisson à l’huile de palme ou à l’huile d’arachide. On peut consommer du riz, mais l’accompagner par des sauces à base de légumes et éviter des sauces à base de cacahuètes, de la tomate concentrée qui vont être trop lourds à digérer. Ce qui fait que le lendemain, la personne est assez fatiguée. Les protéines apportées par la viande, le poulet, le poisson ou les œufs permettent d »éviter la fonte musculaire qui affaiblirait physiquement. La viande rouge est à limiter, une fois par semaine, c’est suffisant ; avoir des féculents, pommes de terre et pâtes aussi peut être très bénéfique pour reconstituer nos réserves de sucre pour le lendemain. Je recommande plus le pain complet que le pain blanc et ce que les Sénégalais ne mangent pas au dîner à l’accoutumée et, bien sûr les fruits et légumes», ponctue Zohra Yassine.
Il faut éviter les produits sucrés tels que les pâtisseries, glaces et confiseries, leur consommation entraînant prises de poids, affaiblissement et troubles digestifs. Un grand verre d’eau avant le coucher et vous voilà prêt pour une nouvelle journée.
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