Après 3 années consécutives, marquées par des performances remarquables sur la plupart des indicateurs bancaires, Yves Coffi, le leader emblématique de ECOBANK Sénégal, répond aux questions de REUSSIR. Entretien.
Quel commentaire faites-vous sur l’exercice 2013 ?
2013 a été une année record sur le plan de l’exploitation. Notre total bilan au 31 décembre 2013 s’élève à 492 milliards FCFA, en hausse de 20% par rapport à 2012. Cette hausse s’explique par une progression de 23% des engagements directs avec la clientèle à 271 milliards FCFA. Nos engagements ont été assez diversifiés vers les secteurs-clé de l’économie (Tourisme, BTP, Agriculture, Industrie, Matériaux de Construction, Energie), en plus de notre soutien constant à l’Etat dans ses émissions obligataires et de bons du Trésor.
Parallèlement, les dépôts ont augmenté de 19%, s’établissant à 338 milliards contre 283 milliards en 2012.
Ces performances ont consolidé notre position au sein du secteur bancaire et augmenté nos parts de marché sur le total bilan, les crédits, les dépôts et le nombre de clients. Elles expliquent, par ailleurs, le niveau de notre résultat net sorti à 6 milliards FCFA en 2013.
Toutefois, notre satisfaction repose surtout sur la progression régulière de notre Produit net bancaire (PNB), qui croît en moyenne de 16% par an, depuis quelques années. En 2013, notre PNB a atteint 33 milliards. A l’inverse, nous contenons tant bien que mal nos charges à un niveau de croissance de 6% par an. A cela s’ajoute une meilleure efficacité dans le recouvrement et l’amélioration de la qualité du portefeuille. Tous ces ingrédients nous ont permis de sortir un bénéfice record, en hausse de 157%, comparé à 2012.
Ces bonnes performances s’expliquent surtout par le professionnalisme de mes collègues qui, chaque année, démontrent leur degré d’engagement et l’étendue de leurs talents.
Alors, quels ont été les faits marquants qui ont jalonné l’activité 2013 ?
2013 a démarré par le splendide feu d’artifice que la Mairie de Dakar a offert à nos concitoyens le 31 décembre 2012. ECOBANK a été partie prenante de cette fête qui a illuminé Dakar comme jamais cela a été. Ecobank y a participé pleinement en tant que sponsor car nous voulions participer à une activité qui mettrait Dakar sur le même piédestal que des villes comme New York, Paris… Ceci est en droite ligne avec notre positionnement qui vise toujours ce qui se fait de mieux dans notre industrie bancaire au service des Africains. L’image d’une Afrique qui gagne…
Pour cela, nous ne ménageons aucun effort dans notre activité comme dans toute autre activité sociale où nous pouvons participer au bien-être de nos communautés. C’est à ce titre que nous intervenons beaucoup dans l’Education, véritable cœur du développement. En 2013, plus de 40 établissements scolaires ont bénéficié des services du personnel d’ECOBANK Sénégal qui a rénové, peint des bâtiments et nettoyé des salles de classe. Des lots de matériels pédagogiques ont également été distribués. Cette action a été vivement saluée par les parents d’élèves, les enseignants et les directeurs d’école qui ont envoyé des lettres de félicitations et de remerciements à ECOBANK.
En récompense de nos efforts durant ces années, ECOBANK Sénégal a reçu le «Sédar de l’entreprise la plus innovante du Sénégal» en 2012, grâce notamment à notre programme de bancarisation des étudiants.
Enfin, un autre fait marquant, notre Conseil a nommé un nouveau Président de Conseil d’Administration en la personne de M. Gabriel Fal qui remplace à cette fonction M. Alioune Ndour Diouf dont le mandat était arrivé à terme. Avec votre permission, c’est le lieu de rendre un grand hommage au Président sortant, pour la qualité du travail accompli durant ses mandats à la tête du Conseil. On ne présente plus M. Gabriel Fal, connu pour son expertise dans le secteur financier.
“Un client d’une filiale ECOBANK dans la zone UEMOA ne paie aujourd’hui que 5 000 FCFA pour tout transfert vers une autre filiale de la zone, quelque soit le montant”
On a observé une croissance notable de vos principaux indicateurs sur les exercices 2012 et 2013, contrairement au reste du Marché, est-ce à dire que les « années de vache maigre » sont bien derrière nous ?
En réalité, les performances intrinsèques peuvent être éludées par le bénéfice net. Lorsque vous travaillez bien au cours d’une année, votre travail ne pourra se refléter sur le résultat net que si la qualité de votre portefeuille est bien maîtrisée. Plus simplement, si vous ne constatez pas beaucoup de provisions…
Depuis plus de 3 ans, si vous évaluez les performances de ECOBANK Sénégal, vous constaterez que les indicateurs les plus significatifs de notre activité bancaire progressent régulièrement. Par exemple, sur cette période, notre PNB croît en moyenne tous les ans de 16%, les emplois de 16% et les dépôts de 14%. Ces efforts sont parfois moins bien récompensés du fait de la conjoncture qui pourrait mettre nos clients dans des situations inconfortables, les empêchant de satisfaire correctement leurs engagements.
Mais, ces situations cycliques ne doivent pas relativiser nos performances qui confirment que nous avons adopté une bonne stratégie.
Quelles sont les grandes lignes de la stratégie de relance de l’activité ?
ECOBANK Sénégal a axé sa stratégie sur la recherche de productivité, notamment en mettant l’accent sur l’élargissement de notre base de clients à travers la chaîne de valeur et le marketing de masse. C’est, entre autres, une des raisons pour lesquelles nous avons pu bancariser plus de 70.000 étudiants.
Avec l’élargissement de notre base clientèle, nous avons le potentiel pour mobiliser des dépôts à moindre coût, notamment par la création de nouveaux produits d’épargne. Bien entendu, dans notre industrie, si vous ne surveillez pas la qualité de votre portefeuille, vos efforts seront vains. C’est à ce titre que nous avons mis en place une stratégie efficace de recouvrement et des procédures strictes en matière de gestion de portefeuille.
Un axe-clé que nous essayons d’améliorer, chaque année, c’est la qualité de service. Pour cela, nous mettons le client au centre de nos préoccupations tout en poursuivant les investissements dans la technologie, outil indispensable pour bien servir nos partenaires. Nous mesurons, à chaque instant, notre qualité de service avec des mécanismes d’évaluation et des enquêtes afin de corriger constamment nos imperfections.
Par ailleurs, nous sommes actifs dans l’activité de trésorerie et proposons des solutions intéressantes à nos clients. Nous essayons enfin, d’innover dans l’activité de paiement et d’encaissement de masse afin d’offrir des services de cash management à haute valeur ajoutée à nos clients institutionnels et au public, de manière générale, des services qu’ils auront du mal à trouver ailleurs.
Notons que l’innovation de cette année, c’est l’harmonisation de notre tarification sur les transferts à l’intérieur de la zone UEMOA. Si vous êtes client d’une filiale ECOBANK dans la zone, vous ne payez aujourd’hui que 5 000 FCFA pour tout transfert vers une autre filiale de la zone, quelque soit le montant. L’objectif est ainsi de donner une dynamique supplémentaire au commerce intra- régional
Alors, comment s’est présenté le 1er semestre 2014 ?
Au cours du 1er semestre, nous sommes sur une bonne tendance, comparée à notre budget. Nous espérons que la deuxième partie de l’année sera dans la même vague. Nous prenons date pour la fin de l’année.
Un mot sur l’actualité de votre groupe, est-ce maintenant la fin des turbulences des derniers mois ?
Comme tout grand groupe suscitant beaucoup d’intérêts, ECOBANK ne déroge pas à cette règle, ces groupes peuvent traverser des situations internes difficiles. Cependant, les choses se sont aplanies et nous scrutons l’avenir avec sérénité.
Les perspectives à court et moyen terme de ECOBANK Sénégal ?
Comme expliqué plus haut, nous exécutons notre stratégie. Nous espérons atteindre notre budget cette année et les perspectives macroéconomiques devraient permettre au Secteur privé d’avoir plus d’opportunités. Qui dit opportunités pour le Secteur privé, dit opportunités pour les banques. Nous sommes confiants que, malgré la vive concurrence, nous avons les capacités d’accroitre nos parts de marché en offrant une qualité de service irréprochable à nos clients.
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