Il y’ a à peine quelques jours, les Lionnes du basketball remportaient, de fort belle manière, une énième Coupe d’Afrique. Leur 11eme ou leur 12eme, on ne sait plus trop. Oui, même décompter le nombre de trophées vire à la polémique au pays de la Téranga. Bref, oublions un moment ce débat qui n’en est pas un et célébrons ce Sénégal gagnant ou émergent, c’est selon… Ces joueuses, mais aussi ces lutteurs qui viennent de dominer la septième édition du Tournoi de Lutte Africaine de la CEDEAO (TOLAC) avec 5 médailles d’or, méritent toute la reconnaissance de la république et de la nation.
Cette victoire des Lionnes et l’enthousiasme qu’elle suscite, l’énergie positive qu’elle dégage dans le pays, rappelle, si besoin en est, l’influence que peut avoir le Sport dans la vie d’une nation. Lorsqu’il apporte des trophées, tous les secteurs d’avidités en tirent bénéfice. Il est un formidable levier pour l’économie, pour la créativité de sa population, pour la confiance qu’il insuffle aux dirigeants et surtout pour l’image qu’il donne de vous à l’étranger. On ne dira jamais assez qu’un but d’El hadj Diouf peut avoir plus d’impact sur le tourisme sénégalais que n’importe quelle campagne promouvant la destination.
Quand le Président Mitterrand va en visite officielle au Brésil et amène dans ses bagages Michel Platini, ce n’est point pour qu’il apprenne aux brésiliens à jouer au football. Il est seulement convaincu, qu’avec la légende de la Juventus à ses cotés, la France vendra plus facilement son Mirage et son vin dans ce pays féru de ballon rond.
Le Sénégal ne donne pas encore au sport et à ses sportifs toute la place qu’ils méritent. Il ne tire pas suffisamment d’avantages de leur aura. A titre d’exemple, il a fallu attendre la venue du Président Obama à Dakar et qu’il évoque dans son discours notre compatriote Gorgui Sy Dieng, basketteur émérite en NBA, pour que les autorités sénégalaises changent leurs regards vis-à-vis du natif de Kebemer. Et encore…
Il est urgent de voir le sport comme un investissement et pas une dépense. Sous ce rapport, les théoriciens du PSE devraient revoir en profondeur leur copie. La victoire des lionnes du basket a surement fait naître chez les jeunes filles des vocations nouvelles. La fédération devrait surfer sur cette vague victorieuse et par une politique audacieuse, doubler voire tripler le nombre de licenciés. Un merchandising bien mené aurait permis de vendre des milliers de maillots d’Aya Traoré. Enfin, le sacre des lionnes, bien exploité devrait permettre aux matchs du championnat de basket de se jouer à guichets fermés. Malheureusement, même si la volonté était là, le stadium Marius Ndiaye lui n’y est plus ! Oui, le Sénégal n’a plus de stadium aux normes ! Nous sommes sans doute le premier pays champion d’Afrique sans infrastructures dignes de ce nom. C’est la raison pour laquelle ce trophée n’appartient qu’aux joueuses et techniciens du basket ! gatché ngalama ( Bravo en wolof) !
Amadou B Dieng
Crédit-photo: ecodeal.fr
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