Le partenariat entre le Groupe de la Banque mondiale et le Sénégal met un accent particulier sur l’amélioration du climat des affaires comme facteur indispensable pour booster la croissance par des investissements massifs permettant d’augmenter la richesse nationale et, par conséquent, la capacité de mieux partager la prospérité. L’analyse est de la Directrice des Opérations de la Banque Mondiale pour le Sénégal, Mme Vera Songwe.
L’amélioration de l’environnement des affaires et de la compétitivité est un élément majeur de la stratégie de partenariat pays 2013-2017 de la Banque Mondiale avec le Sénégal en vue de promouvoir une prospérité partagée et réduire la pauvreté extrême. La Banque Mondiale fournit, depuis longtemps, un appui significatif en ce domaine aux autorités sénégalaises. Celui-ci a pris la forme de travaux analytiques, d’assistance technique liée aux indicateurs Doing Business développés par notre département de recherche et de financements des infrastructures.
Au plan analytique, les rapports d’évaluation du Climat des Affaires (ECA) de 2003 et de 2009 ont permis de constater l’ampleur des différentiels de productivité entre le Sénégal et ses concurrents. Selon l’ECA 2009, la valeur ajoutée moyenne par travailleur au Sénégal était assez bonne (3000 USD environ) dans un contexte ouest-africain, mais restait plus de deux fois inférieure à celles observée dans des pays tels le Maroc ou le Kenya. Un tel résultat s’expliquait alors par les limitations du climat des affaires, notamment l’importance des contraintes d’infrastructures et d’accès au financement des entreprises. Ces travaux ont permis de placer la problématique de compétitivité au cœur des débats. Ils ont été un élément important dans l’élaboration conjointe d’actions en faveur du développement du Secteur privé, notamment pour le Conseil Présidentiel des Investisseurs et le nouveau Plan Sénégal Emergent.
Sur un plan pratique, les indicateurs Doing Business ont, depuis 2003, guidé l’action du Gouvernement, de la Banque Mondiale et autres bailleurs de fonds en matière d’amélioration du cadre juridique des affaires. Un appui technique soutenu a été fourni par la Societe Financière Internationale. Qui a été particulièrement active dans le domaine de l’amélioration de l’accès au financement des entreprises avec un support à l’élaboration de la loi sur le Crédit-Bail en 2012 et une assistance technique au développement de Bureau de Crédit. Enfin depuis 2011, notre Projet de Gouvernance Economique travaille avec le Ministère de la Justice pour améliorer le cadre réglementaire relatif à la Protection des Investisseurs, l’Application des Contrats Commerciaux et la Médiation. Ainsi, à l’issue de ce projet, la durée moyenne de mise en application d’un contrat commercial devrait être réduite de 780 à 504 jours et celle de la résolution des conflits commerciaux devrait être réduite à 90 jours avec un recours aux procédures de médiation.
Dans le domaine critique des infrastructures, de récents financements significatifs ont contribué à des améliorations dans les transports et l’énergie, notamment la gestion des routes et des transports publics à Dakar ainsi que l’Autoroute à péage Dakar-Diamniadio. Idem, nous finançons la mise à niveau et la modernisation du réseau électrique et nous appuyons la Senelec en vue d’améliorer la fiabilité de la fourniture d’électricité.
Outre ces appuis structurels de long terme, nous supportons, lorsque nécessaire, des initiatives des autorités sénégalaises dans le domaine de l’environnement des affaires. En début 2014, nous avons fourni une assistance technique à l’élaboration de la nouvelle loi CET sur les PPP. De même, nous avons appuyé le Groupe Consultatif de Paris lors de sa préparation et sa réalisation, notamment en mettant à disposition notre représentation à Paris et confirmant notre engagement financier au Sénégal sur les prochaines années.
Dans le court terme, nous supportons le travail des autorités, notamment les efforts à fournir pour réduire les délais de délivrance des autorisations de construire (de 90 à 60 jours), les délais de transfert de propriété (de 128 à 60 jours) et pour simplifier les procédures de paiement des taxes et leur dématérialisation. Enfin, sur le moyen terme, il y a deux nouveaux projets, « Compétitivité & Emploi » et « Développement du Secteur Financier ». Ils continueront à supporter l’amélioration du climat des affaires au Sénégal, notamment en termes de régionalisation des actions déjà mises en œuvre à Dakar.
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