Plus de 30 ans après son retrait, le Maroc fait son come-back dans l’Union Africaine. Un retour et mille interrogations.
«Voilà, et je le déplore, l’heure de nous séparer. En attendant des jours plus sages, nous vous disons adieu et nous vous souhaitons bonne chance avec votre nouveau partenaire». C’était le message du Roi Hassan II lors du 20e sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), le 12 novembre 1984, à Addis-Abeba. Le divorce entre le Maroc et l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). En effet, ne pouvant pas tolérer l’admission la République arabe sahraouie démocratique (RASD), qui revendique la propriété du Sahara Occidental, pourtant sous contrôle de Rabat depuis 1975, le Maroc, pourtant un des membres fondateurs de l’OUA décide de claquer la porte.
Cependant, cette sortie de l’union n’a pas empêché le Maroc de tisser sa toile avec beaucoup de pays membres et c’est le partenariat économique qui est privilégié avec des pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou encore le Gabon. Une omniprésence qui en a fait un mastodonte de l’économie africaine.
Après plus de 33 ans, le Maroc exprime son souhait de revenir. Et après moult tractations en coulisses, le Royaume chérifien est réintégré dans l’Union.
Mis le paradoxe c’est que ce retour se fait alors que ce pays qui avait occasionné son retrait est toujours membre. Comment se passera cette cohabitation ? Le Roi du Maroc sème le doute : «Je suis confiant dans la sagesse de l’UA pour rétablir la légalité et corriger les erreurs de parcours ». En excluant la RASD ? Rien n’est moins sûr.
Ce qui est sûr par contre, c’est que le Maroc est au cœur de beaucoup d’économies du continent. Lors de la tournée africaine du Roi Mohamed en 2014, plus de 90 accords ont été signés dans les secteurs de la santé, de l’agriculture, de l’élevage, la pêche, des logements sociaux, des télécoms, des infrastructures et des services.
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