Elle intervenait jeudi à Addis Abeba, lors d’une réunion organisée par la Commission de l’Union africaine, les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies et l’Organisation mondiale de la santé pour un partage d’informations avec les États membres sur la maladie, l’état de préparation, les vaccins et les traitements du virus Ébola.
Mme Biha évoque qu’un leadership politique engagé, un renforcement des institutions, des investissements dans les systèmes de santé, une conscience et une santé communautaire sont des éléments cruciaux pour éradiquer la maladie du continent.
L’Adjointe de la CEA dit que, conformément au programme d’action d’Addis-Abeba, le continent doit mobiliser des ressources suffisantes pour des systèmes de santé forts et résilients.
« Les partenariats stratégiques, y compris le rôle du secteur privé, sont également essentiels pour une action multisectorielle coordonnée aux problèmes de santé en Afrique », indique-t-elle aux participants.
Mme Biha informe que l’Afrique ne peut mettre en place des systèmes de santé forts et résilients sans investir de manière adéquate dans des infrastructures de santé matérielles et immatérielles, y compris la mise à disposition d’effectifs médicaux adéquats dans les zones urbaines et rurales.
Cette perspective, dit-elle, est bien exposée dans la publication conjointe de la CEA avec GBC Health et la Fondation Aliko Dangote sur les soins de santé et la croissance économique en Afrique.
Mme Biha fait savoir que la CEA est engagée dans le secteur de la santé en Afrique dans le cadre plus large d’un développement économique et social.
« En tant qu’institution du savoir de premier plan, nous misons sur notre position et notre privilège uniques pour apporter des solutions mondiales aux problèmes de l’Afrique, y compris au virus d’Ébola, et proposer des solutions locales au continent. Dans le cadre de ce mandat, nous sommes à la hauteur de la tâche ; et ce, en fournissant un appui technique et consultatif aux États membres, éclairés par des recherches politiques et analytiques ».
Pour sa part, Thomas Kwesi Quartey, Vice-Président de la Commission de l’Union africaine, déclare que le fardeau disproportionné de la maladie auquel l’Afrique fait face, associé à des systèmes de santé inadéquats, notamment le manque de personnel de santé, reste un défi majeur.
« Surmonter ces défis nécessite des efforts collectifs de la part de l’Afrique en tant que continent et de nos partenaires pour construire l’Afrique que nous souhaitons, comme indiqué dans l’Agenda 2063 », dit-il, ajoutant que les maladies sont sans frontières et que, pour réussir, l’Afrique se doit d’adopter une approche globale et intégrée aux problèmes de santé présents sur le continent.
Il rassure les participants à la réunion de « la ferme détermination de la Commission de l’Union africaine de créer la synergie nécessaire pour maximiser l’impact de nos interventions en matière de contrôle et de prévention des maladies en Afrique ».
Le Docteur éthiopien Amir Aman, Ministre éthiopien de la santé et Président du Conseil d’administration des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, rappelle que cette réunion est une excellente occasion pour les États membres et leurs partenaires de partager des informations importantes et récentes sur Ébola.
« Si nous voulons sauver des vies en prévenant les épidémies, nous devons partager des informations cruciales, car sans une population en bonne santé, nous ne pouvons faire avancer le continent », dit le ministre.
Le Dr John Nkengasong, Directeur des Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies, informe que la lutte contre le virus Ébola est l’affaire de tous. « Nous avons les outils pour lutter contre le virus Ébola, mais nous devons le faire ensemble », dit-il.
L’objectif principal de la réunion, qui s’est tenue sur le thème, Données factuelles et non de craintes, est de partager les expériences en matière d’état de préparation et de plans d’intervention de la MVE ; discuter des derniers développements en matière de vaccins et de médicaments contre la MVE et fournir des informations sur la recherche et le développement de nouveaux vaccins et médicaments contre la Maladie à virus Ébola et d’autres épidémies.
À la fin de la réunion de deux jours, les États membres auront une compréhension commune de l’état actuel des vaccins et médicaments contre la MVE, y compris des preuves et des considérations pratiques pour leur utilisation.
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