Quel bilan faites-vous de l’application, depuis un an, de l’article 13 ?
L’article 13 du Code Cima dont l’adoption et l’entrée en vigueur avaient suscité beaucoup d’interrogations, d’inquiétudes et de méfiance, fait, à l’heure actuelle, l’unanimité auprès des parties prenantes (assurés, intermédiaires et assureurs). Un an après, la Fanaf, qui s’est réjouie de cette réforme, pense que le bilan est globalement positif. Du côté des sociétés, la baisse tant redoutée des souscriptions n’a pas été enregistrée. Par contre, les encaissements ont connu une hausse importante, car les assurés ont accepté de payer au comptant leurs primes, conformément aux dispositions de l’article 13. Les intermédiaires, qui avaient émis beaucoup de réserves sur l’applicabilité de la loi et sur la perte éventuelle de leurs clients, ont constaté que les assurés ont accepté de payer au comptant leurs primes et que les compagnies leur reversent leurs commissions dans les délais.
Au niveau des assurés, force est de constater qu’en dépit de quelques lenteurs dues à des raisons indépendantes de la volonté des compagnies, les délais de règlement des sinistres ont été raccourcis. Des sinistres anciens, qui n’avaient pu être réglés en raison des tensions de trésorerie, ont été finalement payés. Dans l’ensemble, la Réforme a atteint une bonne partie des objectifs fixés par ses auteurs. Les difficultés et récriminations, soulevées par les victimes, devront faire l’objet d’attentions particulières de la part de nos membres qui, faut-il le rappeler, ont pour raison d’être «de régler vite et bien les sinistres». L’amélioration continue de leur trésorerie leur permettra d’apporter des solutions idoines aux préoccupations des assurés et des victimes.
Votre point de vue sur le débat portant sur l’Assurance-Maladie ?
En dépit des campagnes de communication menées par les compagnies et la volonté affichée des Pouvoirs publics d’instituer un système d’Assurance Santé Universelle pour apporter une couverture maladie aux populations, l’Assurance-Maladie connaît un développement encore timide dans l’espace Fanaf. Elle bénéficie surtout aux salariés des grandes entreprises et aux professions libérales en raison de son coût relativement élevé. Les mauvais résultats qu’enregistrent la branche et les nombreux cas de fraudes décelés par les Assureurs font qu’ils sont très prudents dans la souscription de la Maladie.
Aussi, contrairement à ce que disent les prestataires, les compagnies d’assurance paient, mais après avoir effectué tous les contrôles nécessaires, compte tenu des nombreux cas de fraudes et d’irrégularités au niveau de l’Assurance-Maladie. Ces mêmes maux sont à l’origine des difficultés et des fraude, au niveau des Institutions de Prévoyance Maladies (IPM). Pour que l’assurance-maladie puisse se développer et prospérer au Sénégal, il faudrait que tous les acteurs du système (compagnies, assurés, bénéficiaires et prestataires de services) soient animés de bonne foi. S’agissant des coûts élevés de la prime, une massification de l’assurance-santé pourrait permettre une réduction sensible du prix de cette couverture. Des initiatives salutaires sont en cours au niveau du secteur de l’Assurance et de la Mutualité pour ramener le coût de l’assurance-santé à un niveau compatible avec le pouvoir d’achat de l’écrasante majorité des populations. Ainsi, les assureurs ont créé un Pool de Micro-Assurance Santé et certaines associations villageoises ou professionnelles ont créé des mutuelles de santé.
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