Par vagues successives et sans prévenir, les effets de la Covid-19 sur les entreprises comme Oui carry ont été très forts. D’un coup, le transport mondial s’est arrêté au mois de décembre, qui est une période de rush chez les clients, en prévision du «Chinese new year», où les fournisseurs chinois s’arrêtent de travailler. Le pic de la pandémie dans ce pays a entraîné la fermeture de toutes les usines de la ville chinoise de Wuhan, en plus des différentes décisions de fermeture des frontières. Un goulot d’étranglement mondial, car l’usine du monde et ses logisticiens sont tous à l’arrêt, en pleine période de commande. « La majorité de nos clients professionnels n’ont pu recevoir leurs colis qu’au mois de mars/avril lorsque la Chine a recommencé à fonctionner», renseigne Oumar Yam, co-fondateur de Oui carry.
Une paralysie des acteurs de la logistique et de la livraison qui a touché tous les continents, avec le clouage au sol des avions en Europe et aux Etats-Unis et l’arrêt du fret maritime. « Le transport aérien, qui représente un peu moins de 75% de notre activité, combiné à une baisse naturelle de la demande, parce que pour la majorité de nos clients que sont les entreprises, les achats ont été stoppés net pendant au moins un mois. Nous pouvons dire qu’on est en train de vivre une situation inédite». Au quotidien, c’est une grosse baisse d’activités et une augmentation du stress due à un flux de demandes d’informations émanant des clients qui avaient des commandes en cours et qui, quelquefois, ne recevaient aucune réponse claire par rapport aux délais de livraison de leurs colis.
La Mer, à défaut des Airs
Oui carry a dû se réorganiser avant le redémarrage des activités, grâce aux bateaux cargos, pour proposer à ses clients une option maritime, qui certes à des délais plus longs, mais durant les 15 premiers jours, était la seule alternative possible. Elle a aussi l’atout de coûter nettement moins cher que le transport aérien. « La Covid- 19 nous a permis de mettre en avant notre offre maritime, en la faisant connaître chez nos clients, mais surtout en la rendant plus attractive. Etant la seule alternative au départ, avant l’arrivée des avions cargos, nous nous efforçons de réduire les délais, qui sont normalement de 4 semaines. On arrive actuellement à faire des livraisons en 3 semaines, par voie maritime, et essayons de nous challenger pour garantir des délais de 2 semaines durant le 3ème trimestre. Avec la Covid-19, certains clients ont compris que le transport maritime coûtait beaucoup moins cher et que même après la pandémie, ils adopteront ce mode de transport», croit savoir Oumar Yam. Il fait savoir que le manque de visibilité sur la réouverture des frontières aériennes impose de supporter un surcoût de charges, multiplié par 3 par les cargos aériens, qui sont les seuls à pouvoir franchir les frontières aériennes actuellement dans les temps. « Nous avons fait le choix de continuer à offrir un transport par voie aérienne, en essayant de réduire au minimum l’impact des prix sur nos clients. Cependant, nous sommes convaincus que la voie maritime est actuellement un gros relais de croissance. A nous de la rendre attractive et compétitive, sachant que le client est déjà gagnant au niveau de la tarification», précise-t-il.
Chômage partiel et Télétravail
C’est l’un des grands regrets du co-fondateur de Oui Carry durant cette crise du Coronavirus, la mise en chômage partiel d’une partie de son effectif à partir du 15 Mars. « Cela a été un peu compliqué au départ, puisque c’était une situation d’urgence et nous n’avons pas eu le temps de nous y préparer. Mais nous nous sommes habitués et sommes satisfaits des efforts que toute l’équipe a consentis pendant ces périodes troubles. L’équipe logistique, par exemple, est obligée de continuer à assurer les livraisons. Évidemment, il a fallu rassurer les clients et former les équipes aux mesures barrières. Nous avons aussi profité de cette période pour déménager et encore adapter le modèle, puisque le virage maritime est bien amorcé. Il fallait un espace adapté à ce type d’activités. Nous avons déménagé une partie de l’équipe dans un entrepôt en centre ville, dans la zone portuaire», conclut Oumar Yam.
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