Composé de cliniques, de cabinets, de laboratoires d’analyses, etc., le secteur privé togolais de la santé est fortement concentré dans les milieux urbains.
Entre le privé et le public, le confessionnel se taille, lui aussi, une place non négligeable, notamment dans les milieux ruraux. Il occupe, en effet, tout le territoire et reçoit, pour certains centres, l’appui de l’Etat en termes de ressources humaines.
«Il est difficile, voire impossible de ne pas recourir aux services de santé en cas de maladie ; que l’on ait des moyens financiers ou pas. Les patients ont de plus en plus le reflexe du privé en première intention, surtout à Lomé où ils ont le choix, car les formations sanitaires publiques sont inopérantes et inspirent peu de confiance, bien qu’elles soient de référence pour certaines», déclare le professeur Atchi Walla, secrétaire général du Syndicat des praticiens hospitaliers du Togo (Synphot).
Et de poursuivre : «L’hôtellerie dans le privé n’a rien à voir avec celle du public. Même les équipements des privés à Lomé sont très largement au-dessus du plateau qu’offre le public.»
La lecture est presque la même dans l’opinion générale : «Si les hôpitaux publics sont, en général, considérés comme des mouroirs, les privés ont aussi des limites», indique Eric Kondo-Kao, étudiant.
Toutefois, relève-t-il, «ne va pas dans un service de santé privé qui veut, mais plutôt qui peut. C’est dire que les coûts des soins dans les services sont relativement élevés pour la population».
En effet, les frais de consultation dans les centres privés varient d’une clinique à une autre, le plus souvent entre 5.000 et 10.000 FCFA. Compte non tenu des frais perçus en cas de soins administrés. Au niveau du public, les soins sont uniquement conditionnés à l’achat d’un carnet de santé de 600 FCFA, si le patient n’en a pas.
Dr Ebenezer B., propriétaire d’un cabinet médical à Agoè, dans la périphérie nord de Lomé, reconnaît que «les services du privé sont plus chers que ceux du public et les patients n’ont pas toujours les moyens pour y accéder». Ainsi, poursuit-il, «plusieurs cliniques et cabinets sont en difficulté, car ayant prodigué des soins aux patients qui en avaient besoin en urgence, mais qui, au final, sont insolvables».
«Au nombre des défis, la formation reste un axe majeur pour la réforme du système. Nous ne pensons pas que le Togo a les moyens de contrôler la qualité de la formation que certaines structures sanitaires privées dispensent», indique le premier responsable du Synphot, qui recommande à l’Etat une formation d’appui au profit des privés.
Ces derniers se rabattent le plus souvent sur les «formés sur le tas» qui sont moins rémunérés, ce que déplore M. Walla. «Une phase de convention entre l’Etat et le privé nous semble nécessaire afin de redonner progressivement de la vitalité au système, avant une reprise en main par l’Etat», conclut-il.
Discussion à ce sujet post