Nous sommes pour l’emprunt obligataire de la ville de Dakar, comme nous avons été pour ce qu’on a pu appeler « grand emprunt » du pays acquis au moment de groupe consultatif de Paris pour le financement du PSE.
Mais on doit établir les règles de contrôle de l’endettement des collectivités locales comme c’est le cas pour l’Etat. Ceci est un impératif. Pour l’État on sait qu’il y’a les critères de convergence retenus dans le cadre de la surveillance multilatérale de l’UEMOA et qu’il existe sur ces 8 critères celui d' »endettement/PIB » qui est toléré à hauteur de 70%. Si la suspension de l’emprunt de la ville de Dakar sur le marché financier répond à cette exigence comme le dit le ministre des finances, cela n’aura rien de politicien ni de choquant. On doit poursuivre sur ce sujet, notre logique de rigueur dans la gestion des deniers publics tant réclamé par les citoyens. La ville de Dakar à laquelle on prête un endettement considérable devra juste devoir et pouvoir justifier de la viabilité de cet emprunt en fournissant les preuves d’une bonne santé financière. Ce qui ne doit pas être un problème si les autres institutions financières sérieuses qui la suivent l’ont fait sainement. A partir de ce moment notre souhait est de voir l’Etat suivre la ville de Dakar dans la réalisation de l’emprunt car notre Etat ne peut pas être moins soucieux que l’Usaid et la Fondation Gates du bon devenir de la ville et de la réalisation de son programme pour le bien-être des populations de la capitale. L’Usaid et la Fondation Gates qui eux, auraient garanti l’emprunt de 20 milliards de la ville de Dakar à hauteur de 10 milliards.
La permissivité d’une partie de l’opinion Khalifa-phile qui veut traiter cette question que de façon politicienne ont à notre avis tort dans la mesure où ce type d’opération peut se répéter au sein d’autres collectivités locales. Et au nom de l’équité de l’Etat vis-à-vis de toutes les collectivités locales, on risque de ne pouvoir exiger la même démarche, des prochaines collectivités voulant contracter des dettes auprès du marché ou des banques, quand celles-ci demanderont une garantie de l’Etat. La ville de Dakar ne devrait pas déroger aux règles de transparence et de respect des règles surtout si elle sollicite l’Etat.
Il est donc légitime que la ville de Dakar soit dans l’obligation de répondre à un complément de dossier et il est aussi légitime pour un montage de la sorte, qui certainement est viable que l’Etat suive. Il semblerait encore que ce ne soit pas un refus que la ville de Dakar a essuyé mais une suspension émanant du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crepmf). Si on gardait notre sang froid et qu’on évitait de tout ramener aux querelles personnelles autour de la prochaine présidentielle le débat en sera plus serein.
En définitive, notre souhait est que ce débat soit utile à notre pays si on accepte de capitaliser sur les différentes contradictions et ratés entre la collectivité locale Dakar et l’Etat, en ce sens que cela devra constituer un cas d’école pour murir et conceptualiser le financement des collectivités locales et les règles d’accompagnement du ministère des finances dans les demandes de garanties légitimes des collectivités à l’Etat.
Il est clair que l’Etat ne devra pas suivre toutes les collectivités locales sur leurs endettements au risque de voir celles-ci faire faillite et de devoir charger leurs administrés en impôts locaux et taxes pour faire face à des emprunts non contrôlés et peut être injustifiés et mal gérés. L’exemple de certaines collectivités locales en France et aux USA ayant contractés des produits toxiques via certaines banques doit servir d’exemple pour notre pays. Ces faillites ont eu lieu alors que la France était quand même notée triple A du fait de la mauvaise foi et de la cupidité de certains financiers. Ce qui nous pousse à inviter les collectivités locales voulant compléter leur financement classique par des actions sur le marché de procéder à des renforcements de capacité de leur personnel pour faire face aux mécanismes complexes des montages financiers. Rappelant que le mal dans notre pays, n’a pas été, de s’être endetté. Mais de n’en avoir rien fait, nous espérons que cet endettement œuvrera pour un développement harmonieux et durable de nos collectivités locales qui voudront utiliser les moyens innovants de la finance de marché.
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