Le sucre et l’huile faussent la note

Alors que le Président de la République a annoncé dans son adresse à la nation une baisse imminente du prix de l’électricité de 10%, avant de demander à ses ministres d’accélérer la cadence, les populations ont unanimement salué la mesure qui à coups sûrs devraient être salutaire à l’heure où la conjoncture est des plus défavorables.

Mais voilà qu’une note vient se greffer à la symphonie déjà harmonieuse. En effet, depuis deux jours, des rumeurs font état d’une éventuelle hausse du prix de l’huile. Une mauvaise nouvelle, mais réelle. Selon le directeur régional du Commerce de Dakar, M. Oumar Diallo interrogé par la SenTV, « la hausse sur le prix de l’huile est effective sur les marchés du pays. La bouteille d’huile de 20 litres qui coûtait 15500 FCfa est passée à 18500 FCfa. Il y a une crainte de voir le prix à la pompe augmenter. Nous enjoignons les commerçants à respecter les prix », a-t-il déclaré.

Une annonce qui intervient après l’alerte de M. Cheikh Cissé, Président l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois Jappo). Selon lui, pour ce qui est de l’huile, l’Etat est revenu sur la privatisation. « C’est un échec. Non seulement il a mal privatisé, mais il a mal accompagné le processus et mal libéralisé l’usine. C’est pourquoi la hausse du prix de l’huile est inévitable », avait-il alerté.

Pour ce qui du sucre, même si du côté des autorités on relativise l’éventuelle pénurie, quand  le directeur régional du Commerce de Dakar, assure que « la pénurie de sucre notée par endroits dans la capitale, est un simple déficit qui sera résorbé dans la journée de jeudi. Le marché sera de nouveau approvisionné, pour atteindre les 15 000 tonnes nécessaires », du côté de l’Unacois, la musique est toute autre.

Pour M. Cheikh Cissé, l’Etat a très mal fait, en confiant à une seule personne toute la filière du sucre. « On n’aura jamais une autosuffisance pour le sucre. Le sucre est ce qu’il est aujourd’hui. On ne peut pas industrialiser un secteur qui n’est pas encore à un niveau élevé de production. Les prix du sucre et de l’huile vont augmenter. Nous allons payer plus cher et on n’aura même pas la qualité », a-t-il pesté.