Considéré comme le seul référentiel en matière de politique nationale numérique, la stratégie Sénégal numérique 2025 connait beaucoup de difficultés dans sa phase de mise en œuvre. En effet élaboré depuis 2016 avec comme objectif ambitieux de monter à hauteur de 10% la contribution du numérique dans lePIB, cette stratégie a du mal à se matérialiser du fait de l’absence réelle d’instruments de pilotage pouvant permettre sa mise en œuvre.
C’est pour cela que M Antoine Ngom président de l’OPTIC en tant qu’acteur incontournable du secteur du numérique au Sénégal tire la sonnette d’alarme pour attirer l’attention des autorités sur cette situation de latence qui commence à les inquiéter.
En effet, selon lui « Il me semble aujourd’hui urgent de mettre en place en place ce comité de pilotage qui est le comité interministériel de pilotage et de suivi pour éviter de progresser avec des actions dispersées et de pouvoir apprécier l’état d’avancement de la stratégie. Sans cela je ne peux pas assurer l’atteinte des objectifs fixés à cette stratégie Sénégal numérique 2025 ».
S’agissant du cadre réglementaire et législatif, Optic reste très attentif au nouveau code des communications électroniques qui sera bientôt sur la table des parlementaires pour voir si toutes les préoccupations des acteurs du secteur privé ont été prises en compte dans la loi. « Nous espérons que les décrets d’applications seront présentés à l’Assemblée Nationale en même temps que le nouveau texte de loi pour que celui-ci puisse être applicable et mis en œuvre immédiatement » a laissé entendre Antoine.
Profitant de cette tribune offerte par cette rencontre avec la presse, le président d’ Optic est revenu plus amplement sur le secteur du numérique de manière générale au Sénégal. Il a évoqué entre autres thèmes la situation des Start up avec le soutien annoncé du gouvernement à travers la DER, les entreprises du numérique, en passant par les Fournisseurs d’Accès à l’Internet (FAI).
Pour le soutien à l’innovation numérique et partenariat public privé pour les Start up, un fonds d’un montant de 1milliards de FCFA a été annoncé par le Président de la République lors du forum sur le numérique le 15 mars dernier à travers la Délégation à l’Entreprenariat Rapide (DER). Ce qui est jugé insuffisant par les acteurs au regard de tout ce que génère le secteur pour permettre d’avoir beaucoup plus d’impact. « Le secteur du numérique génère des ressources très importantes, nous pensons raisonnablement qu’il est possible pour l’Etat de mobiliser beaucoup plus de ressources pour soutenir le développement de l’économie numérique » a déclaré M Ngom.
Cependant le secteur numérique au Sénégal ne se limite pas seulement aux start up. Par conséquent l’Etat doit également accompagner les entreprises qui sont dans le secteur pour rendre l’activité du numérique plus dynamique et plus performante. Pour Antoine s’il y’a aujourd’hui un secteur dans le quel le Sénégal n’a rien à envier aux pays développés c’est effectivement le secteur du numérique. Il est donc important pour les acteurs, que l’Etat rend l’écosystème favorable à l’éclosion des entreprises privées nationales. Il estime que certaines activités de l’ADIE devaient être confiées au secteur privé national qui a les ressources nécessaires pour assurer ces services ; c’est la stratégie du ‘’ faire faire’‘ pour faciliter l’accès aux marchés. Cependant il estime que le problème réside plutôt à un manque de volonté politique de la part du gouvernement.
Sur la question des Fournisseurs d’Accés à l’Internet « on a eu une grande victoire » a laissé entendre le président de Optic. En effet les FAI avait formulé auprès du gouvernement une demande de passer de la licence à une simple demande d’autorisation auprès du gouvernement pour pouvoir opérer sur le territoire nationale. Selon Antoine le gouvernement a accepté cette requête et entend rembourser le cout de la licence pour les FAI déjà implantés au Sénégal problème du cout élevé des fréquences a toujours été une préoccupation pour les acteurs.
Yanda SOW, Stagiaire
Discussion à ce sujet post