Le sponsoring ou le parrainage est une forme de communication qui associe étroitement les valeurs d’une marque à celle d’une émission. Une des vertus du sponsoring est sa faculté à toucher une audience plus large et les sponsors mettent leur argent dans une émission qui est bien regardée. Or, les émissions religieuses ne sont pas très regardées au Sénégal, si ce n’est durant le mois de Ramadan. En effet, les sondages ont toujours montré que ces émissions ne sont pas les mieux regardées, quoique 95% de la population est musulmane.
Les annonceurs recherchent, avant tout, plus de visibilité à travers le sponsoring. «Je suis dans le monde des mass-médias du Sénégal depuis +23 ans. En ma connaissance, il n’y a pas une émission religieuse qui est à +15% de part de marché. J’ai lu tous les sondages produits depuis cette période au Sénégal et il n’y a pas une émission qui dépasse ce seuil. Sidy Lamine Niass a eu, à un moment donné, Dine Ak Diamano qui a été très suivi, mais cela n’allait jamais au-delà des 15%», recadre Aliou Ndiaye, patron de Pikini Production.
Même si les gens sont très religieux et aimeraient contribuer à la diffusion de leur foi, la logique économique voudrait qu’on mette son argent dans les sketchs qui ont des parts de marché plus importantes, au moins entre 40 à 50%. Même quand il y a un présentateur religieux très apprécié, il ne peut pas faire +5 ou 6% de parts de marché.
Les annonceurs, dans leur logique de recherche de visibilité maximale, mettent l’accent beaucoup plus sur la notoriété du présentateur que sur le contenu. A ce titre, certains tirent leur épingle du jeu grâce à leur notoriété. On peut citer, entre autres stars, Oustaz Iran Ndao de SenTv, présentateur des émissions Tontou Sms et Sen Diné, Chérif Mamina Aïdara, co-animateur avec Tafsir Abdourahmane Gaye de l’émission Soukorou Kor à la 2STv, Oustaz Pape Hanne de l’émission Sira de la TFM. Idem pour les émissions culturelles qui, par la force du changement de paradigmes chez les populations durant le mois béni, prennent une connotation religieuse. Wareef ou Keur Gui, pour ne citer que celles-ci qui, par essence, ne sont pas des émissions religieuses, mais le deviennent à l’occasion.
Là également, comme l’a dit Fatimata Keïta, Responsable commerciale de SenTv, les annonceurs sont beaucoup plus attirés par le présentateur plutôt que par l’émission. Iran a une façon d’animer ses émissions qui lui est propre, avec une ouverture d’esprit telle que, toutes les questions sont traitées sans tabou.
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