L’objectif de l’atelier organisé AfriWatSan est de créer un cadre de consultation entre les chercheurs dans ce domaine ainsi que toutes les parties prenantes pour échanger sur les enjeux liés à l’assainissement dans certaines parties de la banlieue Dakaroise. L’une des conclusions majeures retenues lors de ces discussions est que les défaillances du système d’assainissement dans cette zone ont entrainé, au fil du temps, la souillure de la nappe à Thiaroye. Comme à eu à le préciser Cheikh Bécaye Gaye, professeur d’hydrologie au département de géologie et coordonnateur local de AfriWatSan au Sénégal lors de son intervention, l’assainissement est étroitement liées à l’usage de l’eau d’abord d’où l’importance de l’implication des populations dans les zones péri urbaines de Dakar qui accueillent ce projet. « Comme vous le savez, dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, vous avez les populations qui, à la fois utilisent l’eau mais également la déverse. Si le tout n’est pas contrôlé, on aboutit à une détérioration de la qualité de l’eau que ces populations consomment, ce qui peut entrainer des maladies », a fait savoir Pr Cheikh Bécaye Gaye.
C’est pourquoi ce projet de recherche initié par AfriWatSan en collaboration avec le département de géologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, essaie de comprendre les mécanismes par lesquels cette nappe a été souillée pour y apporter des solutions idoines. L’évidence d’abord pour Pr GAYE est que quand vous avez une forte densité de fosses septiques vous avez plus de pollutions aussi bien par les nitrates que par les matières fécales. S’agissant à cet effet à la zone qui abrite ce projet, elle est marquée par une forte concentration des populations qui utilisent très souvent le système d’assainissement individuel comme les fosses septiques ou bien les latrines. Ce qui a un impact réel sur la nappe et entraine des répercutions sur la santé des populations.
Pour le responsable du volet assainissement à AfriWatSan M Sedou Niang « Il est donc important de travailler sur l’éducation des populations sur le respect des normes de construction des fosses septiques et des autres ouvrages d’assainissement. Ainsi, cela va aider ces populations à pouvoir faire des installations qui vont avoir une bonne étanchéité mais aussi mettre en place un mécanisme d’évacuation des eaux usées et des fosses septiques pour sauvegarder la nappe. C’est là, le sens du projet » a-t-il déclaré.
Aujourd’hui le projet AfriWatSan arrive dans un contexte très favorable pour identifier et faire le suivi de façon scientifique la contamination de la nappe de Thairoye actuellement souillée et dont l’eau est impropre à la consommation.
L’assainissement constitue un véritable problème dans la banlieue mais force est de reconnaitre qu’il y’a des efforts ces dernières années selon M NIANG. « Sur le plan de l’assainissement, il y’a des actions très innovantes qui sont en train d’être menées sur le terrain par l’Office Nationale de l’Assainissement du Sénégal (ONAS). Il s’agit du programme de restructuration du marché des boues de vidanges qui va réguler la vidange des fosses septiques et du centre d’appel mis en place pour encourager l’implication du secteur privé dans ce domaine. Ce qui à terme peut contribuer à baisser le cout du vidange et le rendre accessible aux populations», a fait savoir Seydou Niang.
Discussion à ce sujet post