Spécialiste en en Chef en passation des Marchés et Conseiller à la Banque Africaine de Développement (BAD), M. Yoboue, Éric Jean, estime que le Sénégal est une référence en passation des Marchés Publics. Il participait à un forum d’évaluation de la nouvelle méthodologie d’évaluation des systèmes de passation des marchés publics, des délégations de service public et des contrats de partenariat public-privé, appelée MAPS, organisée par l’ARMP et l’OCDE.
Reussirbusiness.com : Le temps du régulateur n’est pas celui du politique. Pensez-vous qu’il soit possible d’avoir un système qui satisfait les deux ?
Yoboue, Éric Jean : On peut l’avoir si et seulement si, et c’est d’ailleurs, pour cela que la dimension qui a été rajoutée dans le MAPS qui vise la professionnalisation des acteurs est extrêmement importante. Parce qu’on peut concilier les deux objectifs. L’objectif politique qui est d’avoir des résultats et l’objectif du régulateur qui veut avoir un système efficace ; ce sont deux objectifs bien conciliables, mais il faut encore une fois que les personnes qui animent ce système soient totalement formées et totalement responsables.
Pouvez-vous revenir sur les grandes lignes de ce MAPS dont la phase test doit démarrer au Sénégal la semaine prochaine ?
Le MAPS existe depuis un certain temps, on y travaille depuis 2004. Ce n’est pas un nouvel outil, mais il a été révisé avec de nouveaux besoins de nos pays. Donc nous allons tester au Sénégal si c’est nouvelles révisions là sont conformes à nos attentes. Par exemple, transformer la passation des marchés pour aller au-delà d’une procédure d’exécution budgétaire pour en faire une stratégie de développement. Ça on l’a mis dans le MAPS. Nous allons voir comment cela se présente, nous allons aussi rajouter le contrôle citoyen qu’on voit plus fort. En Afrique, c’est le Sénégal qui a été retenu et dans chaque continent un pays.
Il y aussi une autre nouvelle dimension qui a été prise dans le MAPS et elle rejoint la nouvelle politique d’acquisition. Il s’agit de voir comment professionnaliser la fonction. C’est-à-dire amener les personnes à être capables de prendre des décisions en tenant compte les différents segments de la commande publique. Nous voulons aussi introduire la possibilité de pouvoir passer les marchés de manière électronique, la prise en compte des partenariats Publics privés dans les Marchés Publics.
Beaucoup de révision du code au Sénégal ?
La révision du code apportée au Sénégal vise à prendre en considération les différentes remarques pour rendre les marchés publics beaucoup plus efficaces, de sorte que les résultats soient probants. Il faut que dans la chaine d’évaluation des marchés que les gens soient mieux formés et qu’on ait des formes de rédaction plus rapides, afin d’éviter d’avoir beaucoup de lenteurs. On peut accorder de la flexibilité aux procédures, mais il faut que les gens soient formés. En terme de passation des marchés, le Sénégal est ce qu’on appelle une référence. C’est l’un des rares pays à avoir une structure de régulation aussi indépendante. Les critiques sont normales, parce qu’un système est toujours perfectible. Mais aujourd’hui, il faut beaucoup former et professionnaliser la chaine. Mais nous pensons que les réformes apportées jusque-là sont conformes sous le contrôle de l’ARMP.
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