Si dans la plupart de ces pays la croissance est restée bloquée en deçà de 3%, il existe une dizaine d’entre eux dont le taux de croissance excède la moyenne du continent.
C’est le cas du Sénégal dont la croissance se situe à 6.8% en 2018, représentant presque le triple de la moyenne en Afrique subsaharienne.
Toutefois, il est important pour le Sénégal de faire des efforts pour maintenir le rythme de l’évolution de la croissance à ce niveau. C’est ce qu’a fait savoir l’économiste pays du Sénégal M Julio Ricardo Loayza.
« Pour garder cette croissance élevée dans le futur il faut réussir à relever beaucoup de défis auxquels le Sénégal fait face », a-t-il expliqué.
D’abord, a dit M Loayza, il s’agira de maintenir un cadre macroéconomique solide. Et à ce propos on a quelques inquiétudes par rapport au déficit budgétaire constaté l’année dernière qui est passé de 3% en 2017 à 3.8% l’année suivante même si l’inflation est de l’ordre de 1% et le taux de change est resté stable du fait qu’il soit arrimé à l’euro.
Poursuivant il dira que la deuxième chose c’est de poursuivre les réformes. « Comme vous le savez, le climat des affaires n’est pas des meilleures en Afrique et il y’a beaucoup de choses qui peuvent être améliorées et permettre au secteur privé de porter cette croissance comme par le passé », a-t-il soutenu.
« Le troisième défi pour maintenir cette croissance ce sont des facteurs exogènes sur lesquels nous n’avons aucun contrôle. Cela constitue un défi majeur pour le Sénégal qui doit utiliser la chance qu’offre les découvertes de pétroles et de gaz pour diminuer cette forte dépendance du pétrole et du gaz » a déclaré Julio Ricardo Loayza
L’économiste pays de la Banque mondiale, note toutefois que les défis n’incombent pas totalement et entièrement à l’Etat à lui tout seul. Pour Julio Ricardo, le secteur privé national a un rôle important à jouer pour relever tous ces défis « Si on veut continuer à maintenir cette croissance élevée soutenable et inclusive, la participation du secteur public à lui seul n’est pas suffisant. Il faut la participation du secteur privé notamment dans les plan d’action prioritaires » a-t-il déclaré.
Pour assumer pleinement ce rôle dans un écosystème dont un peu plus de 97 % des entreprises sont constituées de PME et Start Up, il est important pour l’Etat d’avoir une politique qui prenne en compte cette caractéristique du secteur privé sénégalais
Ainsi, a-t-il dit, à l’image de plusieurs pays africains, le numérique peut constituer un excellent moyen pour apporter à l’Afrique subsaharienne une hausse annuelle de la croissance de pratiquement deux points de pourcentage et permettre un recul de la pauvreté de quasiment un point de pourcentage par an.
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