On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Les professionnels du secteur numérique l’on bien compris, eux qui ont décidé de faire un plaidoyer pour une proposition de loi dénommée Sen Startup Act et qui a pour but régir le secteur du numérique au Sénégal.
L’avant-projet du Sen Startup Act est le fruit d’un travail participatif et collaboratif qui a impliqué tous les acteurs de l’écosystème entrepreneurial, en l’occurrence les entrepreneurs, les structures d’accompagnement, les bailleurs de fonds, l’administration et la société civile, sous l’appui du secteur public.
Pour illustration, Sen startup Act regroupe 10 hubs managers de l’écosystème local, Kinaya Ventures, Jokkolabs, Impact Dakar, Gainde Innovation Hub, Expresso Innovation Hub, le WIC, Dalberg… et 10 hubs managers de la sous-région venus du Kenya, du Soudan, du Rwanda, du Nigeria, de Madagascar…pour le Dakar Policy Hackathon qui, à travers une méthodologie de co-création « bottom up », a permis aux entrepreneurs présents d’être co-auteurs des propositions.
« Notre gouvernement souhaite soutenir le développement d’une industrie du numérique et renforcer l’écosystème entrepreneurial. Cela a été clairement affirmé par le Président Macky Sall et son gouvernement dans les Politiques de Développement. Cependant, le cadre réglementaire actuel ne permet pas de favoriser le succès de champions nationaux.
A travers donc cette démarche inclusive de concertation et une facilitation des processus d’élaboration des différents acteurs impliqués, le Sen startup act permet de répondre aux problématiques rencontrées par les entreprises innovantes à fort potentiel de croissance au Sénégal et ainsi faire évoluer positivement l’environnement juridique des startups », renseigne Eva SOW EBION, la cofondatrice de Kinaya Ventures, très active dans l’écosystème numérique sénégalais.
Membre d’I4Policy, Eva était à l’initiative de Dakar Policy Hackathon, une approche ascendante pour l’amélioration du cadre réglementaire.
conditions législatives
L’objectif du Sen startup act est de mettre en place un cadre réglementaire incitatif pour la création, le développement et la croissance des Startups, parce qu’actuellement, toutes les conditions législatives ne sont pas réunies pour y arriver. En effet, s’appuyant sur une vaste expérience dans l’accompagnement des startups d’Afrique francophone, Eva Sow Ebion note quelques insuffisances de l’écosystème qui freine le décollage des startups nationales. Elle a cité entre autres écueils, la non prise en compte de la spécificité statut typologie des startups, l’inadaptation de leurs modes actuels de financement, les difficultés d’accès à la commande publique, les difficultés à l’export, les contraintes juridiques et institutionnelles, le manque de capital pour accompagner la recherche développement, les besoins en compétences.
Le Sen Startup Act est donc un ensemble de propositions concrètes qui visent à créer une dynamique économique. Une fois adopté, il sera l’émanation commune de la volonté du gouvernement et de tous les acteurs du numérique à soutenir les startups qui jouent un rôle important dans l’économie digitale.
« Le texte de loi se présente aujourd’hui sous 5 chapitres qui traitent successivement aux dispositions générales, du cadre institutionnel et organisationnel des startups, aux mesures incitatives qui leur sont consenties, aux responsabilité et sanctions et les dispositions transitoires et finales. Nous avons la conviction qu’avec le fort soutien institutionnel dont nous bénéficions et la compréhension des enjeux liés a l’innovation que ce processus permettra de positionner le Sénégal comme un hub numérique régional, modèle dans la sous-région », affirme Eva Sow Ebion.
A l’en croire, cela permettra de définir un statut propre aux startups qui leur permettra d’avoir accès à un certain nombre de mesures incitatives mais également de catalyser ces mesures visant à répondre à l’insuffisante prise en compte de la spécificité et de la vulnérabilité des startups. Cela se traduit par la création d’un cadre spécifique d’appui et de gouvernance des startups de droit sénégalais ou encore la mise en place d’un régime juridique adapté pour l’enregistrement et la labellisation des startups sénégalaises.
Le Sen startup act c’est une coalition forte d’acteurs publics et privés, qui ont tenu près d’une trentaine de séances de travail pour évangéliser, construire un environnement propice aux startups par l’expertise du Cabinet Carapaces. Elle n’a qu’une ambition rappelle Eva Sow Ebion, c’est de booster l’industrie du numérique.
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