Qu’est-ce qui a motivé le Groupe Sonatel de solliciter un emprunt obligataire sur le marché financier régional de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) ?
La stratégie de Sonatel a toujours été basée sur l’innovation au service de nos clients envers qui nous nous sommes toujours engagés à garantir une qualité de service au niveau des meilleurs standards internationaux. Et l’investissement est un facteur clé pour nous permettre de tenir continuellement ces engagements.
L’objectif principal de cet emprunt est donc de permettre à Sonatel de diversifier ses sources de financement dans un contexte de raréfaction de la liquidité pour continuer à financer les investissements nécessaires à son développement tout en maintenant une politique de dividendes adaptée et à la hauteur de l’attente de ses actionnaires.
Sonatel est aussi un acteur majeur dans la sous-région et devrait pouvoir participer fortement à son dynamisme.
Pouvez-vous expliciter le choix porté par le Groupe Sonatel sur IMPAXIS SECURITIES S.A, Société de Gestion et d’Intermédiation (SGI) en tant qu’Arrangeur et Chef de file de cet emprunt obligataire ?
Le mandat d’IMPAXIS SECURITIES découle d’un processus rigoureux d’appel d’offres qui avait été soumis aux principaux acteurs du marché sous-régional et qui a permis d’abord de pré-qualifier 3 consortiums (SGI/Banque) avec qui nous sommes entrés en négociations. Et à l’issue de ce processus, IMPAXIS Securities a été choisi comme arrangeur Chef de file pour ce qui concerne cet emprunt obligataire.
Peut-on avoir une idée des investissements prévus par le Groupe Sonatel grâce à cet emprunt obligataire ?
Il s’agira de couvrir l’investissement nécessaire au Sénégal cette année allant de l’extension de nos réseaux fixe et mobile, à la densification 4G et 4G+ aussi bien dans les zones urbaines que rurales, au renouvellement et/ou à la mise à niveau de certaines plateformes de service, etc.
Nous envisageons d’investir au Sénégal 25 milliards FCFA dans le réseau fixe, 50 milliards FCFA dans le réseau mobile et 8 milliards FCFA dans l’acquisition de fréquences. Le reliquat des fonds servira également à financer nos investissements dans de nouveaux domaines (Energie, Banque, Contenus multimédia) qui seront nos relais de croissance de demain.
Quels enseignements le secteur privé peut tirer de la démarche du Groupe Sonatel de recourir au marché financier en complément d’un financement bancaire ?
Il nous a semblé nécessaire de diversifier nos sources de financements pour anticiper l’évolution de la règlementation sur les ratios prudentiels des banques et l’entrée en vigueur des réformes Bâles 2 et 3 entraineront une réduction de la capacité d’engagement des banques de la région du fait de la baisse du single obligor à 25% en 2021, combinée à un niveau des fonds propres relativement bas.
Notre option de recourir au marché obligataire participe aussi à notre volonté d’optimisation de la structure du Bilan avec un remplacement, dans les capitaux employés, d’une partie des fonds propres par de la dette. Notre bas niveau d’endettement nous permet de le faire, tout en restant sur un ratio Dette Nette/EBITDA en deçà de la moyenne de nos pairs en Afrique saharienne.
L’enseignement qu’on pourrait donc tirer de cette opération est de ne pas oublier de saisir les opportunités du marché sous-régional en s’ouvrant à d’autres investisseurs potentiels en sus des banques qui restent certes les partenaires traditionnels du secteur privé.
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