Quel est le poids de l’Argent dans la politique aux Etats-Unis ?
On pourrait bien penser que l’Argent doit jouer un rôle important dans la politique, partout à travers le monde. Ce qui est sûr, c’est qu’aux États-Unis, pays que je connais le mieux, un politique qui n’a pas d’argent et n’a pas les moyens de lever des fonds, n’a simplement aucune chance de gagner des élections. Lors des toutes dernières élections législatives du 06 novembre dernier, les Démocrates ont levé 345 millions de dollars environ, contre 275 millions USD pour les Républicains. Soit un total de 625 millions USD pour 435 sièges. Vous pourrez ajouter à cela les fonds levés pour les 33 sièges du Sénat. Sans argent, on est sûr de perdre. Mais avec de l’argent, on a au moins une chance de gagner, même si ce n’est pas garanti à 100% !
Il est à noter, cependant, que cet argent provient des donateurs citoyens à 80% et ces donations sont régies par des règles fédérales draconiennes et strictes. Toute utilisation personnelle est interdite et peut faire l’objet de poursuites pénales. Le système est transparent et connu de tout le monde. Il fait l’objet d’audits permanents. Ce sont les citoyens, la majorité des électeurs, qui financent essentiellement les campagnes des candidats à une élection.
Pourquoi l’irruption subite des hommes d’affaires dans le landerneau politique ?
Ce n’est pas nouveau. Il y avait déjà la famille Rockefeller avec Nelson qui a été Gouverneur de l’Etat de New York avant de se présenter sur le ticket républicain comme Vice-président pendant que son cousin germain était Sénateur. Le Président Trump, non plus, n’est pas nouveau sur la scène politique. Depuis 1988, il est actif en politique, d’abord comme Démocrate et ensuite comme Républicain, pour participer finalement aux primaires du Parti Républicain en 2015. Il y a eu Ross Perrot qui s’est présenté comme candidat indépendant en 1992.
Donc, cette irruption des businessmen dans la politique n’est pas une nouveauté. Il y en a eu, surtout ceux qui sont très, très riches et qui ont toujours flirté avec la politique. Michaël Bloomberg à New York comme Maire, Rick Scott, Gouverneur en Floride et maintenant Sénateur. Et ils ont toujours pensé qu’ils pouvaient être Président un jour. N’est-ce pas le Président Obama qui disait à Bill Gates, lors d’une conférence télévisée, que sa fortune qu’il contrôlait et gérait ne faisait pas 100 milliards de dollars, alors que lui, Président des USA, par sa seule signature, contrôlait et arbitrait des budgets qui faisaient plusieurs centaines, voire des milliers de milliards de dollars ? Que le véritable pouvoir économique se trouvait à son niveau. Je crois qu’il a tout dit.
Et ces hommes d’affaires, qui ont déjà tout accompli dans leur vie, veulent maintenant, par ambition ou par défi, faire autre chose, comme conquérir le pouvoir politique. Je ne serai pas surpris de voir plusieurs hommes d’affaires faire comme Trump et participer aux primaires du Parti Démocrate en 2019 pour être désigné candidat pour la Présidentielle de 2020. Beaucoup d’entre eux n’acceptent plus de laisser les hommes politiques gérer, seuls, les affaires de la Nation. De plus en plus de financiers et d’hommes d’affaires, à travers le monde, participeront à cette compétition…
La politique, est-ce un investissement rentable ?
Aux États-Unis, on rentre en politique pour d’autres motifs et d’autres raisons que l’argent. Et on en sort très souvent pour des questions d’argent ! Car c’est très cher en termes de coûts, d’opportunités d’être un homme politique aux USA, parce qu’on gagne très peu. C’est tout à fait le contraire de ce qui se passe dans la plupart des pays en développement. C’est le cas de Mme Nikki Haley, Ambassadrice, Représentante des États-Unis aux Nations Unies, qui vient de démissionner. Il lui faut rapidement aller dans le Privé pour se refaire une santé financière et revenir, plus tard, pour briguer d’autres mandats politiques.
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