Samsung, un genou à terre ? Il est sûr que voir son bénéfice annuel baisser pour la première fois depuis trois ans n’est pas un bon signal.
Samsung a publié ce jeudi 29 janvier un bénéfice net de 23 400 milliards de wons (19 milliards d’euros) en baisse de 23 % par rapport à celui de 2013.
La principale raison de cette contre-performance est que l’industriel sud-coréen perd des parts de marché face à son grand rival américain Apple.
La famille des smartphones Galaxy s’est même fait doubler par les iPhone sur le marché chinois en 2014. La dernière gamme d’Apple, portée par les terminaux à grand écran (iPhone6 Plus), fait de l’ombre à Samsung.
Y compris jusque sur son propre terrain de jeu : la part de marché de Samsung en Corée du Sud est tombée à 46 % en novembre contre 61 % en septembre, selon le cabinet Counterpoint Technology Market Research, tandis que la marque à la pomme s’envolait à 33 % contre 7 %.
Cela fait cinq trimestres consécutifs que la division téléphones mobiles de l’industriel coréen voit son bénéfice reculer.
Au quatrième trimestre 2014, elle a dégagé 1 960 milliards de wons de profits, soit 64 % de moins qu’un an auparavant.
On pourrait craindre une spirale infernale à un moment où le conglomérat traverse une passe délicate de réorganisation et de succession dynastique.
Mais tout ne va si mal. Tout d’abord, il ne faudrait pas oublier l’ordre de grandeur des chiffres dont on parle.
Certes, sa performance baisse, mais 19 milliards d’euros de profits nets restent un montant colossal. C’est pratiquement la capitalisation boursière de Renault.
Les « puces »amortissent le choc
Surtout, si Samsung est connu pour ses produits grand public, les mobiles ou les téléviseurs, il compte une autre division extrêmement importante : les semi-conducteurs qu’il vend aux autres fabricants d’électronique… ou de téléphones mobiles.
Les microprocesseurs de Samsung, comme ses puces mémoires, sont embarqués sur un nombre croissant d’appareils, y compris chez Apple. Cette division, devenue en 2014 le premier contributeur aux profits du groupe, a vu son bénéfice net bondir de 35 % en un an.
La performance dans les semi-conducteurs permet donc d’amortir le choc sur le marché des mobiles. De quoi envisager 2015 plus sereinement.
D’une part, la baisse des profits dans le mobile s’est fortement ralentie en fin d’année. D’autre part, les ventes de puces à la marque du sud-coréen devraient continuer de faire mieux que le marché.
Sans compter que sur ses propres smartphones haut de gamme, Samsung serait en passe de troquer les processeurs de l’américain Qualcomm, qu’il embarquait jusqu’ici, pour ses propres produits.
Contre-offensive
Sur le marché des mobiles d’entrée de gamme, où la concurrence vient des fabricants chinois (Huawei, Xiaomi, HTC, etc), le groupe a lancé la contre-offensive, notamment avec des smartphones dotés de son propre système d’exploitation, Tizen.
La grande inconnue reste le lancement de son prochain smartphone haut de gamme. Le Galaxy S6 devrait être commercialisé autour de mars.
La pression est très forte, car Samsung devra prouver qu’il est en mesure de remonter la pente face à un Apple plus fort que jamais.
Discussion à ce sujet post