« Nous nous sommes toujours entraidés en Afrique. Cela fait partie de notre identité. Mais la façon dont nous donnions avant n’a pas été efficace ni durable. Nous devons donner pour rendre le bénéficiaire autonome, et non pas dépendant ».
Ces mots illustrent la vision de l’Afrique que peint Tony Elumelu. Le Programme d’Entrepreneuriat de la Fondation Tony Elumelu a organisé son deuxième forum du 28 au 29 octobre 2016, à Lagos. Le Gabon était bien là, représenté par trois entrepreneurs qui ont suivi le programme et ont été sélectionnés pour participer au forum :
Tamarah, qui est dans le domaine de la commercialisation et la distribution de produits agricoles via un marché online, appelé Aridis. Jeune et déterminée, elle a vu dans le programme une opportunité de réaliser son rêve : avoir sa propre entreprise et transformer le continent.
Christophe, lui, a créé la structure Afrik Interactiv, start-up du secteur des nouvelles technologies, dont XAFUNDING, une plateforme mobile et web d’économie de partage qui permettra à des personnes d’avoir des revenus complémentaires au travers de dons réciproques. Il dit : « J’ai voulu participer à ce programme pour bénéficier du coaching nécessaire pour être prêt à me lancer dans les affaires, et également du networking et de l’investissement que propose le programme. Je suis satisfait sur toute la ligne ! »
Enfin, il y a Yolande, qui produit, prépare et vend des sauces prêtes-à-cuire à base d’Odika. Tout le processus de récolte et de production se font depuis son village natal, au Gabon. Ils ont été sélectionnés parmi plus de 45,000 aspirants, et font parte des 1000 hommes et femmes issus des 54 pays africains qui ont suivi les cours en ligne, sur une période de 12 semaines. Le programme de la fondation est un gros défi à relever, les candidats sont appelés à expliquer en ligne leur projet, leur vision, l’impact que cela aura sur la communauté, l’économie, etc.
Les domaines de la santé, les nouvelles technologies, l’éducation, l’énergie renouvelable, et surtout l’agriculture (de la production à la distribution, en passant par la transformation), sont les secteurs-clés ciblés par le programme, ainsi que l’éducation, l’art, et toute activité qui participe au développement durable de l’économie. Au Gabon, nous avons une terre fertile qui malheureusement dépend encore trop des importations pour nourrir sa population. La crise pétrolière est un rappel à l’ordre concernant la nécessité de se tourner de plus en plus vers la production, la transformation et la distribution des ressources de la terre, plutôt que sur seulement l’extraction de matières premières.
L’agriculture est une activité capitale pour rebooster notre économie de façon pérenne, et les agriculteurs ont besoin, pour se développer, à part le capital d’investissement, de formation, d’accompagnement et de suivi pendant et après le programme. C’est ce que le programme propose, en plus d’un réseau de connections internationales à travers le continent, avec d’autres entrepreneurs et porteurs de projets dont la créativité et l’échange permettent un échange riche d’idées, d’informations et de conseils. Ce sont donc bien là les raisons du succès de ce programme, mis à part le montant de $5000 mis à disposition des participants qui vont jusqu’au bout de l’aventure. La détermination, la rigueur, la persévérance sont très importants, si l’on veut réussir le programme. Yolande dit « Je travaillais parfois jusque très tard dans la nuit, quand mon mari dormait, pour terminer les exercices, comprendre les leçons ; et ça a payé ! ».
Tout au long du cours, les entrepreneurs apprennent à faire un plan d’affaires, à étudier les prix et les coûts, à gérer une équipe, ou à analyser l’environnement de marché. Des « mentors », coaches, en général des entrepreneurs a guéris et confirmés, sont mis à disposition des entrepreneurs, pour les aider quand ils en ont besoin. Le programme a besoin de plus de candidats francophones, tant les entrepreneurs, que les coaches. Iselle Akwoue, mentor, dit: « Il est capital que ceux qui ont déjà réussi dans les affaires puissant soutenir et accompagner les entrepreneurs tout au long du programme, le vrai leadership n’est pas de chercher à recevoir en retour, mais d’abord de partager notre connaissance, notre expérience, pour contribuer à façonner l’héritage entrepreneurial qui est en train de changer le visage de l’Afrique. Il s’agit bien de susciter une race de champions! »
Pendant le forum, plusieurs orateurs se sont relayés: son excellence Ernest Bai Koroma, Président de Sierra Leone; Lionel Zinsou, ancient premier-ministre du Bénin; Emeke Iweriebor, Directeur de la banque UBA zone Afrique Francophone. Sam Nwanze, Responsable des Investissements à Heirs Holding, s’est adressé aux participants en partageant de précieux conseils sur l’Accès aux Financement: « Pour obtenir des fonds, vous devez être capables de démontrer que votre projet peut générer du cash et de la valeur, c’est capital ! » Folorunsho Alakija, de Famfa Oil, femme la plus riche d’Afrique, a dit « N’acceptez jamais un Non comme réponse, surpassez-vous et travaillez plus dur que jamais! » Somachi Chris-Asoluka, du département de Recherches de la Fondation Tony Elumelu, s’est brillamment exprimé en lançant: « Les entrepreneurs Africains sont la réponse adaptée au problème du développement, une réponse qu’aucune aide extérieure ne pourra jamais apporter ». L’ancien président du Nigeria, Président Olusegun Obasanjo, était présent aussi: « Dieu fait briller sa face sur vous aujourd’hui. Vous n’êtes pas les seuls à vouloir changer le visage de l’Afrique, mais vous avez été sélectionnés, d’autres comme vous sont dans les affaires, mais n’ont pas à cœur de créer la prochaine génération d’africains, tels que vous le faites. » Il y a aussi une personne spéciale, la CEO de la fondation, Parminder Vir, très accessible, qui a scandé “Les entrepreneurs n’ont pas toujours besoin d’argent, ils ont avant tout besoin de ressources qui leur permettent de se déployer!” Le programme sera de nouveau ouvert aux candidatures à partir de janvier. Nous devons absolument avoir plus de francophones l’an prochain, entrepreneurs et mentors. Voici une opportunité de prendre part à un vrai progrès, de vraiment toucher du doigt la réussite et le succès, pour soi et pour la communauté. Vous devez en faire partie !
Les gabonais au forum avec Anicet, d’UBA Gabon
TONY ELUMELU- BIOGRAPHIE
« L’Afrique a besoin d’investissement, pas de charité ». Voici l’affirmation puissante émise par Elumelu lors de son dernier entretien avec Le Monde, en novembre 2016. Tony Elumelu s’est fait un nom en rachetant une banque presqu’en faillite, et en la transformant en l’une des plus importantes institutions panafricaines, UBA: présentes aujourd’hui dans 19 pays, à Londres, New-York et Paris. En 2010, Elumelu crée Heirs Holding, un groupe d’investissement dans l’immobilier, les finances, mais aussi le secteur de l’agrobusiness, la santé et l’énergie. Il crée aussi la Fondation Tony Elumelu, afin de promouvoir l’entrepreneuriat comme facteur clé de la croissance réelle de l’Afrique. A travers le programme, Elumelu investit $100,000,000 sur 10 ans pour élever une classe d’entrepreneurs excellents, compétents, des leaders qui impacteront par leurs affaires leur pays. Tony Elumelu est conseiller du groupe privé USAID Private Capital Group for Africa, est membre du Conseil Nigerian pour la Transformation et l’Implémentation de l’Agriculture, vice-président du Conseil National de la Concurrence au Nigeria, et membre du Conseil Général des Nations Unies pour le Développement Durable des Initiatives Energétiques. Il est marié à Dr Awele Elumelu, entrepreneure et fondatrice d’Avon Medical, avec il a sept enfants.
Iselle Akwoue, CEO A.K Consultants,
Mentor Programme TEF PROGRAMME 2016
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