Le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, qui dévoilait le rapport en Corée à l’occasion du 7e Forum mondial de l’eau que les villes de la zone OCDE sont en train d’aborder une nouvelle ère d’incertitude en termes de services liés à l’eau et de sécurité de l’eau. Pour sortir du cercle vicieux, il a préconisé une gouvernance vertueuse du secteur.
Face à une croissance démographique rapide, des infrastructures vieillissantes et de nouveaux risques météorologiques pèsent sur l’aptitude des villes des pays de l’OCDE à approvisionner leurs habitants en eau salubre et à se protéger des inondations et des sécheresses, d’après un nouveau rapport de l’OCDE. Les villes vont devoir réaliser des investissements de grande ampleur et mettre en place un système de tarification et de taxation plus efficace pour financer la modernisation de leurs réseaux d’eau.
Dans ce rapport intitulé Eau et villes : Assurer des avenirs durables, l’OCDE constate que les réseaux d’eau urbains des pays de l’OCDE vont, de plus en plus, devoir faire face à des difficultés liées à la détérioration des usines et de la tuyauterie, à la pollution et aux évolutions météorologiques. L’Organisation note aussi que l’actuel mouvement d’urbanisation rapide, qui amènera 86 % de la population de la zone OCDE à vivre en ville d’ici 2050, va conduire les usagers urbains, les agriculteurs et les producteurs d’énergie à s’approvisionner de plus en plus auprès des mêmes bassins hydrographiques.
Elle constate également que la nécessité d’intégrer de nouveaux équipements à des infrastructures remontant à plusieurs décennies pour les adapter aux exigences futures pourrait alourdir considérablement les dépenses de fonctionnement et d’investissement.
C’est ce qui fait dire au Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, qui dévoilait le rapport en Corée à l’occasion du 7e Forum mondial de l’eau que : « Les villes de la zone OCDE sont en train d’aborder une nouvelle ère d’incertitude en termes de services liés à l’eau et de sécurité de l’eau». Il ajoute que : «Nous devons trouver de nouveaux moyens de financer et de gérer l’eau. Si, au lieu de poursuivre sur la voie actuelle, nous préparons l’avenir, nous allégerons considérablement la facture».
Ainsi, les mécanismes de financement existants ne permettent pas de faire face au coût de la mise à niveau des vieux réseaux d’eau, en raison de plusieurs facteurs : les restrictions budgétaires actuelles dans le secteur public, la non-prise en compte des coûts futurs dans les tarifs de l’eau et la moindre consommation d’eau des usagers urbains, qui fait baisser les recettes des compagnies des eaux de la zone OCDE. Le rapport recommande de refondre la tarification et la taxation afin de décourager le gaspillage et les pratiques coûteuses et de chercher de nouvelles sources de financement auprès des usagers qui suscitent les coûts les plus élevés. Les villes pourraient aussi améliorer la gestion de leurs installations existantes. L’amélioration de la gestion de l’eau et de la coordination entre les villes et les zones qui les entourent est également indispensable.
Le rapport Eau et villes : Assurer des avenirs durables fournit des exemples de gestion de l’eau innovante, à partir d’études de cas et d’enquêtes sur la gouvernance et la réglementation des eaux urbaines. Ainsi, les villes de Paris et de San Francisco ont recours à une eau non potable pour, respectivement, le nettoyage des rues et les chasses d’eau. Elles réalisent ainsi des économies en n’ayant pas à traiter toute l’eau pour la rendre potable.
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