Doing Business 2015 : Le Sénégal prend acte et se rebiffe
Classé 178e sur 189 pays dans le Doing Business 2014 de la Banque Mondiale, derrière tous les pays d’Afrique de l’Ouest, exceptée la Guinée Bissau, alors qu’il était 173e l’année précédente, le Sénégal était loin d’être un modèle d’attractivité en matière d’investissements. Le gouvernement a beau déploré certaines notes du rapport, qui selon eux, n’avaient pas pris en compte certaines améliorations, la réalité était qu’il fallait se rebiffer et faire un grand saut de qualité. Surtout quand on sait qu’il faut faire financer le PSE par les bailleurs de fonds. Le gouvernement avait-il pris la mesure de l’urgence ? Il a fallu attendre la publication du rapport 2015 pour en avoir le cœur net. Au final, le Sénégal a fait un bond de 17 places, passant de la 178e à la 161e place sur un total de 189 pays. Mieux, le rapport note que le Sénégal a mis en œuvre des réformes dans 6 des 10 domaines suivis par le Doing Business. Enfin, le Sénégal est placé parmi le Top5 mondial des pays ayant le plus amélioré son environnement des affaires.
Corruption : Peut être les « mains propres »?
Même si le fléau est encore présent au Sénégal, le pays a fait d’énormes progrès. Selon Transparency international, sur un score de 100, le Sénégal a 43 points, dans le classement sur l’Indice de perception de la corruption. Même si des efforts ont permis un bond de 2 points dans le classement, le Sénégal reste dans la zone rouge des pays les plus corrompus. En effet, avec une moyenne mondiale de 50/100, le Sénégal, avec ses 40 points, est toujours dans le rouge. Soit 69e sur 174 pays. Pour une meilleure efficacité, le Forum Civil estime qu’il faut accorder, non seulement un traitement diligent aux rapports produits par les organes de contrôle (Inspection Générale d’Etat, Cour des Comptes, Autorité de Régulation des Marchés Public), mais aussi créer une commission de recouvrement des biens mal acquis. La mise sur pieds de celle-ci serait une décision indispensable pour éviter toute accusation d’instrumentalisation politique et pour plus d’efficacité dans la traque.
Code des marchés : Enième retouche
Le temps du politique n’est pas celui du régulateur», M. Saër Niang, patron de l’ARMP, a beau le crier sur tous les toits, mais les autorités publiques tiennent à faire passer les marchés dans la plus grande rapidité. Face aux multiples plaintes sur les lenteurs dans la passation des marchés, le gouvernement a décidé d’apporter d’importantes modifications. Ainsi, la conclusion d’accords-cadres, les seuils de passation, les délais dans les procédures, l’approbation des marchés… ont connu des retouches. Selon la nouvelle disposition, il est envisagé la possibilité de conclure des accords-cadres avec concurrence comme alternative aux Demandes de renseignements et de prix (DRP) et d’Appels d’offre nationale. Ainsi, trois formes d’accords-cadres ont été identifiées. Il s’agit de l’Accord-cadre fermé, basé sur des critères prédéfinis qui exclut de nouveaux entrants. Toutefois, selon le Forum Civil, les dernières modifications du Code des marchés publics, de l’offre spontanée et des accords-cadres pourront faire baisser le score du Sénégal.
PSE: Etat des lieux
Début 2014 a marqué le top départ du Plan Sénégal Emergent (PSE) du Président Macky Sall. Au sortir du Groupe consultatif à Paris, le Sénégal, qui cherchait 1 853 milliards FCFA, se retrouve avec 3 729 milliards d’engagements des Partenaires techniques et financiers. Place maintenant aux décaissements, même si le rythme ne suit pas toujours. Mais, sur les 27 projets et 17 réformes prioritaires, une 1ère vague de 14 projets et 5 réformes a été lancée. D’ailleurs, 6 projets sont presque en phase d’opération et un projet (zircon) en phase d’exploitation. Pour l’opérationnalisation et le suivi, un système de compte à rebours a été mis en place et permet de voir qui a fauté et qui est en retard afin de faire des ajustements éventuellement, depuis la phase de démarrage jusqu’à l’exploitation. Ces projets portent sur les 6 secteurs dits prioritaires, de l’agriculture à l’énergie, en passant par l’eau potable, l’assainissement, les infrastructures et services des transports, la santé, la nutrition, enfin l’éducation et la formation.
Campagne agricole : Un cru meilleur que prévu
«Je confirme que la campagne agricole de cette année est meilleure que celle de l’année dernière. Et j’ai les preuves de ce que j’ai dit». Certes, l’hivernage de cette année a été perturbé par un démarrage tardif, mais l’Etat avait pris les devants, d’après le ministre Pape Abdoulaye Seck. Ainsi, avec un objectif initial de 300 000 tonnes d’arachide, à l’arrivée 313 800 tonnes ont été collectées. Au début, réticents, les huiliers ont finalement participé et presque doublé leurs volumes de collecte habituels, soit 216 937 tonnes. Si la réussite est à ce niveau, c’est que, pour cette campagne 2013/ 2014, l’Etat a injecté près de 43 milliards FCFA, alors que pour la dernière campagne, seuls 23 milliards FCFA ont été mobilisés dans le monde rural. Par ailleurs, les semences certifiées distribuées sont passées de 6 000 à 24 000 tonnes, le kilo d’arachide écrémé de 200 à 140 F, l’engrais utilisé, subventionné à 55%. Enfin, le gouvernement a décidé que, pour la campagne de commercialisation arachidière, le prix d’achat au producteur sera de 200 FCFA le kg.
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