Wari annonce avoir déposé, le 3 novembre 2017, deux demandes d’arbitrage auprès de la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale à Paris, contre le groupe Millicom d’une part et contre NJJ Capital de Xavier Niel et Sofima Ltee d’Hassanein Hiridjee d’autre part, relativement à la vente de Tigo à Wari par le groupe Millicom.
Dans un souci de transparence vis-à-vis du public sénégalais sur cette affaire et alors que Millicom multiplie les approximations et les contre-vérités par voie de communiqué de presse, Wari souhaite apporter les précisions suivantes :
Le 2 juin 2017 se sont tenues plusieurs réunions à Paris entre Wari et Millicom. Au cours de ces rencontres, Millicom a exprimé sa volonté de « soutenir » Wari dans sa recherche de financement et de « poursuivre la transaction ».
À partir de cette date, une due diligence de Tigo (revue de sa documentation interne) a été engagée à la demande d’une banque internationale prête à apporter son concours financier à Wari. Dans le cadre de cette due diligence, Wari s’est attaché les conseils de Vodafone, leader mondial de la téléphonie, pour un avis indépendant.
Le 26 juillet une réunion de clôture de la due diligence s’est tenue dans les bureaux de Wari à Dakar en présence de la direction générale de Tigo. Au cours de cette rencontre, il a été confirmé que le financement était finalisé et que la banque pouvait procéder au décaissement.
Le vendredi 28 juillet pourtant, Millicom a notifié par mail à Wari la résiliation du contrat de vente de Tigo et l’a annoncée publiquement par voie de communiqué de presse, le lundi 31 juillet, en précisant avoir conclu un accord visant à céder Tigo à un consortium composé de NJJ Capital et Sofima Ltee en remplacement de Wari. Quant à l’apparition de Teyliom (Yérim Sow) dans le consortium, elle constitue selon Wari une manœuvre de façade pour apporter à bon compte une caution sénégalaise.
Le 6 novembre, Millicom a annoncé par voie de communiqué de presse le dépôt d’une demande d’arbitrage contre Wari.
Selon Wari, Millicom n’a pas valablement résilié le contrat de vente de Tigo signé avec Wari le 2 février 2017. Wari estime par ailleurs que les faits relatés dans ce communiqué démontrent la mauvaise foi de Millicom, qui a très probablement recouru à des manigances avec le consortium, concurrent malheureux de Wari lors de l’appel d’offres ouvert par Millicom fin 2016, afin d’évincer Wari.
Wari déplore cette situation qui pénalise les employés et le développement de Tigo ainsi que l’économie sénégalaise. Wari précise notamment avoir signé un accord de partenariat stratégique avec Vodafone, le troisième opérateur mondial de réseau mobile en abonnés (289 millions de clients dans 76 pays d’implantation), augurant de très fortes retombées au Sénégal en termes d’innovations et d’emplois.
Wari ajoute que l’acquisition d’un opérateur de téléphonie mobile, au Sénégal comme partout ailleurs, ne peut être effectuée sans l’autorisation des autorités chargées de l’attribution des licences et de la régulation de ce secteur. Le 1er août, par décret présidentiel, les autorités sénégalaises ont approuvé la cession à Wari de la licence de téléphonie opérée par Tigo. Cette décision n’a jamais été remise en cause. Les groupes internationaux, quels qu’ils soient, ne peuvent plus se comporter comme s’ils se trouvaient en terrain conquis en Afrique. Ni les autorités ni les opinions publiques ne sauraient le tolérer.
Enfin, Wari dénonce avec la plus grande vigueur les accusations de Millicom à son égard sur de prétendues « informations fausses et mensongères ».