Organisé au Sénégal depuis 1987, le Pari Mutuel Urbain (PMU) retient de plus en plus l’attention et la passion des Sénégalais. Trouvés dans un lieu de vente en banlieue dakaroise, des hommes, âgés pour la plupart âgé de plus de 40 ans, expliquent les raisons de leur choix.
«C’est plus facile de gagner l’argent avec le PMU qu’avec les jeux de grattage. On peut acheter 100 tickets sans pour autant gagner. Or avec le Tiercé, qui coûte seulement 200 francs Cfa, on peut avoir plus de six millions d’un coup», a soutenu Ibou Ndiaye qui, depuis plus de vingt, reste sous les mailles du PMU.
Le Tiercé, le Quarté et le Quinté sont différents niveaux du pari qui consiste à désigner respectivement trois, quatre ou cinq chevaux d’une même course et à préciser leur ordre de classement à l’arrivée. Chaque pari est payable si les chevaux choisis occupent les premières places de l’épreuve quelque soit leur classement à l’arrivée.
Ibou, ce père de famille à la retraite, affirme qu’il a plusieurs fois gagné le gros lot mais ne peut plus se passer de ce jeu. «Le PMU est comme de la drogue dès qu’on commence, il est impossible d’arrêter du jour au lendemain. C’est pourquoi je n’encourage pas les jeunes à jouer aux jeux du hasard, car plus on parie, plus on devient accro», confesse-t-il.
Une idée approuvée par Moussa Sissoko qui, depuis son premier pari, ne peut plus se passer des jeux du hasard. Moussa ne se limite pas seulement au pari, il se lance dans les jeux de grattage. Il va plus loin. «Même s’il y avait une corde à couper pour gagner de l’argent, je le ferai. Je me prive souvent de petit déjeuner pour acheter un Tiercé», dit-il.
«Je n’ai pas encore fait fortune, mais cette année à la veille de la fête de Korité, j’ai eu 300 000 francs et je continuerai à jouer jusqu’à ce que je décroche une fortune», ajoute Moussa, la trentaine et boulanger de profession.
Pour sa part, ce parieur, sous le couvert de l’anonymat, condamne cette dépendance et affirme que c’est ce qui conduit souvent au vol ou à l’agression. «Si un jeune devient accro du PMU ou des jeux de hasard, il a toujours tendance à vouloir parier et ça peut le pousser à voler ou à agresser pour se procurer de l’argent», fait-il remarquer.
Les jeux du hasard essaiment partout au Sénégal. D’ailleurs, M. Sérigne Fallou Diagne, de la Direction Marketing et Communication de la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), explique que ces jeux sont organisés pour satisfaire la demande sociale.
«La Lonase organise les jeux depuis les indépendances. On remarque que les jeux sauvegardent des emplois et beaucoup de gens ont changé leur vie grâce à ça», affirme-t-il.
Bien que M. Diagne ait affirmé une sauvegarde des emplois, il faut signaler que la plupart des parieurs rencontrés dénoncent les retards par rapport au paiement des gains.
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