West Africa Rating Agency (WARA) a assigné à la SENELEC (Société Nationale d’Électricité du Sénégal) la note de long terme de « A- » sur son échelle régionale, en grade d’investissement, tandis que sa notation de court terme est « w-3 »à l’issue de la première publication. La note de SENELEC de « A- » est donc trois crans au-dessus de la note acceptée par l’AMF-UMOA (ex-CREPMF) pour émettre des titres obligataires sans garantie. La perspective attachée à ces notes est stable. Simultanément, sur son échelle internationale, WARA assigne à SENELEC les notations et perspective suivantes : iB+/Stable/iw-5.
En effet, la notation de la SENELEC reflète de: sa position de monopole de fait dans son secteur ; d’une équipe de direction très compétente qui a pris la pleine mesure des défis à relever ; d’une vision stratégique claire appuyée par une très bonne qualité d’exécution ; d’une amélioration spectaculaire de la rentabilité et des ratios d’endettement mais aussi de l’importance de sa mission de service public qui est de fournir l’électricité nécessaire au bon développement du pays.
En revanche, la notation de SENELEC est contrainte par : le fait que l’entreprise est encore à la recherche d’une meilleure efficacité opérationnelle; une flexibilité financière qui, bien qu’en nette amélioration, reste en deçà des performances de ses pairs notés dans la même catégorie ; la mobilisation de ressources externes pour financer la hausse de son activité et les investissements dans le cadre du Plan Yessal risquent de peser encore un peu plus sur sa rentabilité financière et son niveau d’endettement. La notation de contrepartie à long terme en devise locale de SENELEC (A-) bénéficie de trois crans de support externe, eu égard au statut de monopole de fait de l’entreprise et du caractère vital de sa mission d’intérêt général. Aussi la notation de SENELEC (A-) est-elle égalisée avec celle, non sollicitée, de la République du Sénégal (ns. A-).
Par ailleurs, une amélioration de la notation de SENELEC est tributaire : d’une amélioration de la note souveraine du Sénégal, ce qui parait peu probable à court terme compte tenu de son rehaussement très récent dans la catégorie de notation « ns. A- » ; d’une amélioration significative du contexte macroéconomique et/ou sectoriel sénégalais, ce qui parait assez peu probable à moyen terme, mais possible à long terme ; de l’extension de son maillage territorial mesurable par l’évolution du taux d’électrification ; du succès de l’exécution de son plan stratégique à horizon 2020; du renforcement de sa rentabilité, ultérieur à une amélioration de son efficacité opérationnelle et de la hausse du rendement de sa distribution; et de sa capacité à relever le défi de l’ouverture à la concurrence pour les activités de transport et de distribution d’électricité.
Par contre une détérioration de la notation de SENELEC serait la conséquence : du reflux de l’Etat du Sénégal quant à sa politique de soutien au secteur de l’électricité, ce qui parait très peu probable à moyen terme, eu égard au calibre des projets en cours de réalisation; d’une détérioration des résultats de SENELEC en raison de l’affaiblissement de sa performance opérationnelle et/ou financière ; de la perte de parts de marché en production sur son marché national ; ou de la perte de parts de marché dans les segments du transport et de la distribution d’électricité, ce qui est peu probable à court et moyen termes en raison des barrières à l’entrée que sont la taille des infrastructures et les montants d’investissements en jeu . A titre de référence, WARA estime qu’à moyen terme la probabilité d’occurrence des deux scénarii reste équilibrée.
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