Cependant, dans la réalité, ces dernières peinent à évoluer dans le contexte économique nigérien, malgré les efforts déployés par les autorités au plus haut sommet de l’Etat…
En effet, les PME représentent 90% des entreprises au Niger et sont issues, à 70%, du secteur privé. Mais elles peinent à accéder aux crédits bancaires pour développer leurs activités, car les banques sont réticentes à les financer ou pratiquent des taux d’intérêt difficilement supportables.
Concernant les marchés publics, seules 20% des PME y ont accès, même si la Charte des PME, adoptée en 2010, stipule clairement que l’Etat doit soumettre une proportion des marchés publics, estimée à quelques 500 milliards de FCFA, à une concurrence entre les PME reconnues.
Face à cette situation, les autorités ont pris un certain nombre de mesures pour permettre aux PME/PMI de s’épanouir, mais surtout de sortir du secteur informel dans lequel elles évoluent pour la plupart.
Parmi ces mesures, on peut citer l’adoption, le 16 décembre 2010, de la Charte des PME qui, dans son préambule, reconnaît que, «pour relever le défi de la réduction de la pauvreté, il s’avère nécessaire d’accélérer la croissance de l’économie nationale, à travers notamment la création et le développement des PME génératrices d’emplois et de revenus».
Dès l’année suivante, en 2011, il a été créé, au sein du ministère du Commerce, une direction spécifique des Petites et Moyennes Entreprises, tandis qu’un Code des marchés publics, jugé très favorable aux PME, était adopté la même année.
C’est également dans la même veine qu’a été instituée la Maison de l’entreprise. Une structure destinée à faciliter les procédures de création des entreprises pour contribuer à l’amélioration du climat des affaires et qui a l’avantage de permettre au Niger de gagner régulièrement quelques places dans le classement Doing Business. En 2017, le pays a gagné 10 places, passant de 160 à la 150ème place.
Toujours dans la perspective de favoriser l’émergence des PME au Niger, l’Etat et ses partenaires se sont engagés dans une politique de promotion de ces dernières.
Ainsi, dès 2012, dans la perspective de faciliter l’accès au financement pour les PME, la Bank of Africa Niger et l’Agence française de développement (AFD) avaient signé une convention de garantie de portefeuille dite ARIZ (Assurance pour le risque de financement de l’investissement privé en Zone d’intervention de l’AFD).
C’est une convention de partage de garantie sur un volume de prêts aux entreprises pour un total de 3 millions d’euros, soit quelque 2 milliards de FCFA, pour une durée de 5 ans.
Il y a eu également la création du Centre incubateur des PME au Niger (CIPMEN) en 2013, en vue d’assurer l’émergence des PME dans les domaines des Technologies de l’information et de la communication (TIC), des énergies renouvelables et de l’environnement.
Toujours dans la perspective de booster les PME et d’en faire de vrais instruments de développement, il est prévu la création d’une Agence nationale pour l’encadrement et la promotion des PME, mais également la mise en place d’un observatoire des PME qui serait chargé de suivre leur performance et de donner des indications sur leur apport à l’économie nationale.
Cependant, le ministre nigérien du Commerce, Sadou Seydou, reconnaît que de nombreux défis restent à relever.
Ces défis, a-t-il indiqué, sont, outre l’accès à un financement adapté et durable et l’accès substantiel au marché public, «le renforcement des capacités techniques et managériales des dirigeants et des employés des PME, le renforcement d’un esprit de créativité et d’innovation afin de transformer nos produits agro-sylvo-pastoraux, le respect des normes de qualité, la transition de la production artisanale à celle de semi-industrielle…»
Discussion à ce sujet post