Présidant ce jeudi à Dakar la deuxième session de l’année 2020 du Conseil Consultatif sur le secteur de l’Industrie, consacrée aux problèmes de la filière acier au Sénégal, M Moustapha Diop a rappelé qu’en 2018, le chiffre d’affaires global de la branche industrielle métallurgie et travaux des métaux était évaluée à plus de 220 milliards de francs CFA, pour un effectif de 133 entreprises formelles, dont 80% de PMI.
Le secteur génère environ 10 000 emplois directs et globalement plus de 600.000 personnes vivent de l’économie sociale développée autour de cette filière.
De par sa ‘’ maturité et sa capacité intégrative’’, a-t-il poursuivi, cette filière constitue, une chaîne de valeur à fort potentiel avec des performances importantes du point de vue des capacités industrielles, mais aussi en termes de création de valeur ajoutée et d’emplois.
En effet, la valeur globale des investissements du secteur industriel de l’acier au Sénégal est de l’ordre de 130 milliards FCFA, représentant une capacité de production industrielle estimée entre 450 000 et 500 000 tonnes par an, qui couvre la demande nationale estimée à environ 400.000 tonnes.
M Moustapha Diop a en outre indiqué que le développement de la filière acier participe de l’ambition et des batailles sectorielles clés à mener pour le développement de l’habitat social et la constitution d’un écosystème autour de l’industrie de la construction.
D’où l’ambition nourrie par le Président de la République pour le secteur est d’ériger une industrie manufacturière à haute valeur ajoutée, moteur d’exportations robustes et d’import-substitution, d’inclusion sociale et qui valorise les ressources nationales.
Malgré son fort potentiel de croissance et de développement sectoriel, en raison notamment des grands chantiers de construction de l’État, le secteur de l’acier vit de sérieuses difficultés depuis deux ans.
Le mémorandum produit par le Groupement Professionnel des Industriels de l’Acier au Sénégal (GPIAS), à l’ordre du jour des travaux, indexe les importations massives et frauduleuses de fer à béton, les fausses déclarations de valeur en douane, les réexportations fictives de marchandises sous douane, les exonérations indues et abus sur les quantités, le non-respect des normes de production, le coût élevé de l’électricité.
Le Ministre du Développement industriel et des PMI est d’avis qu’au moment où le Sénégal prépare son plan de relance de l’économie post-covid, la filière de l’acier doit capter, aujourd’hui plus que par le passé, toute l’attention, car elle permet au moins de garantir la souveraineté sur les produits dérivés et de bâtir un écosystème d’industrie de matériaux de construction.
Il a rappelé que des efforts importants ont été faits ces dernières années pour soutenir et protéger la filière, à travers notamment l’adoption de la norme NS 02 035 sur le fer à béton, mais aussi et surtout les mesures importantes prises par la douane tant au plan règlementaire qu’au plan opérationnel, et sur lesquelles son représentant reviendra certainement au cours de nos échanges.
M Moustapha Diop a donné l’assurance de l’État de faire plus pour la filière acier, révélant à cet effet, la requête du Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique d’appliquer une taxe parafiscale sur le fer à béton, pour alimenter le fonds pour l’Habitat Social, comme c’est le cas pour le ciment.
Il a expliqué que l’application de cette taxe doit aller de pair avec les mesures de soutien et de protection des industries nationales et pourrait faciliter l’accès à un logement décent pour tous.
Le Conseil Consultatif sur le secteur de l’Industrie est un cadre de discussion et d’échanges entre les acteurs du secteur industriel pour, entre autres, trouver des solutions aux problèmes qui se posent et contribuer à la réflexion stratégique sur les politiques publiques en matière de développement industriel.
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