« L’approfondissement de l’intégration régionale, l’accroissement du commerce intra africain, et l’utilisation durable des terres, sont des facteurs importants pour le développement et la prospérité de l’Afrique », a estimé Dr Medhat El-Helepi de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), modérateur du panel.
Il ajoute : « garantir la sécurité foncière des groupes marginalises, notamment les femmes, est crucial pour favoriser une gouvernance foncière inclusive et durable ». Il a aussi souligné que l’utilisation et la gestion durable des terres sont essentielle pour le progrès environnemental et économique à long terme de l’Afrique ».
Stephen Karingi, directeur de l’intégration régionale et du commerce à la CEA, a pour sa part longuement insiste sur les effets induits attendus de l’effectivité de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), estimant que la valeur du commerce intra africain pourrait alors atteindre 200 milliards de dollars d’ici 2045.
« Il y aurait 200 milliards de dollars de plus en termes de commerce intra-africain si la Zlecaf est pleinement mise en œuvre (…) Nous avons calculé les chiffres et estimé le nombre de kilomètres de routes, de lignes ferroviaires, l’expansion des capacités portuaires, des installations de stockage et l’amélioration du transport aérien pour acheminer les produits agricoles ».
« Toutes ces réalisations vont nécessiter la mise à disposition de terres », a-t-il poursuivi, soulignant que « la Zlecaf fera entrer l’Afrique dans le commerce agricole, notamment dans la fabrication de produits agroalimentaires, qui nécessiteront des matières premières produites à partir de la terre ».
« Il y aura des investissements dans des usines et des sites de production et ces investisseurs auront besoin de terres », a-t-il ajouté, appelant à la création des zones économiques transfrontalières pour tirer parti du commerce intra-africain.
Le renforcement de la sécurité foncière
Entrée en vigueur le 1er janvier 2021, la ZLECAF vise à sortir 30 millions de personnes de l’extrême pauvreté, d’augmenter les revenus de l’Afrique de 450 milliards d’USD, tout en connectant 1,3 milliard de personnes.
La Commission économique pour l’Afrique (CEA) estime que la mise en œuvre de l’Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) favorisera une croissance d’environ 35 % du commerce intra-africain d’ici 2045, au profit de tous les principaux secteurs.
À cet égard, la Zlecaf devrait aider l’Afrique non seulement à s’industrialiser, mais aussi à réduire sa dépendance à l’égard de l’énergie et des mines, assure la CEA.
Le commerce intra-africain étant actuellement dominé par les produits manufacturés, la CEA estime que l’Accord devrait vraisemblablement aider l’Afrique à réduire sa dépendance actuelle vis-à-vis des importations de produits manufacturés, puisque l’agroalimentaire et l’industrie représentent la plus grande partie des avantages que l’Afrique tire de l’Accord, à quelques exceptions près.
Tsotetsi Makong, Responsable du renforcement des capacités et de l’assistance technique au secrétariat de la Zlecaf, insiste lui sur le renforcement de la sécurité foncière pour attirer les investissements en Afrique.
Il a fait remarquer que les questions foncières relevaient des lois nationales et du fait que les autorités traditionnelles coutumières contrôlent souvent les terres, il était souvent difficile de réglementer les questions foncières.
« Nous devons assurer la sécurité foncière pour attirer les investissements non seulement de l’extérieur, mais aussi de l’Afrique et nous devons examiner nos lois nationales et protéger les investisseurs », a plaidé Tsotetsi Makong.
Mme Eileen Wakesho Directeur, Justice foncière et environnementale a l’Ong Namati, au Kenya, a plaidee pour une plus grande transparence dans les transactions foncières qui affectent trop souvent les populations locales, avant d’affirmer : « Nous ne devons pas seulement nous concentrer sur la rapidité de la mise en œuvre de La Zlecaf, mais nous devons également nous intéresser à la faont dont elle est vécue par les populations ».
Axée sur le thème : « Promouvoir une gouvernance foncière durable en Afrique pour accélérer la mise en œuvre de l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) » la cinquième édition de la conférence sur la politique foncière en Afrique a débuté le lundi 20 novembre et va durer quatre jours. Elle est organisée par le Centre africain sur les politiques foncières, une initiative conjointe de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), de la Commission de l’Union africaine (CUA) et de la Banque africaine de développement (BAD),
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