La découverte de pétrole au Sénégal sonne le point de départ vers l’émergence. C’est l’avis du ministre de l’Energie.
«C’est un heureux hasard que moins d’un an après la présentation du Plan Sénégal émergent (PSE) par le président de la République qu’on puisse découvrir du pétrole au Sénégal. Je suis convaincue que ce pétrole va être le point de départ de l’émergence. Je suis convaincue qu’avec la transparence, l’engagement du chef de l’Etat qui ont conduit les opérateurs à venir au Sénégal, le pétrole ne peut être que source d’émergence. Cette découverte augure des perspectives heureuses ». C’est ainsi que s’est exprimé Madame Maïmouna Ndoye Seck , ministre de l’Energie et du développement des Energies renouvelables.
En effet, cet optimisme est né de la découverte de Pétrole au Sénégal. Selon les premières estimations, les quantités seraient comprises entre 250 millions de barils et 2,5 milliards de barils.
Mais selon un expert qui a requis l’anonymat, même si les avantages sont réels, il ne faut pas s’enflammer. «Il faut rappeler que Cairn Energy Plc est l’opérateur qui détient 40% d’intérêt des blocs Sangomar Deep, Sangomar et Rufisque, dans un partenariat de joint-venture avec ConocoPhillips (35%), FAR Ltd (15%) et la compagnie sénégalaise Petrosen (10%). Grâce à un accord de partage des bénéfices basé sur des facilités il empoche avec ses autres partenaires cité plus haut 90% des recettes. Des chiffres qui font moins rêver. En effet, dans cet accord d’exploration et de développement de champs pétroliers ou gaziers, le Sénégal ne recevra qu’une modique redevance de 10% sur la vente du produit, le reste allant à la société comme compensation des dépenses antérieures à l’exploitation. Ainsi, en supposant un cours moyen du pétrole de 100 $ / baril, le gouvernement Sénégalais aurait droit à 10% x 100 $ x 237,5 million barils = $ 2,375 milliards au total (soit seulement 33% de la dette intérieure et extérieure totale du pays, actuellement évaluée a de plus de 6,0 milliards de dollars).
Donc, il n y pas lieu de s’enflammer. Oui ! Il ya du pétrole au Sénégal. Oui, il est financièrement exploitable. Il y a même de fortes chances que les détenteurs de la concession du champ pétrolier le développent et lancent la production. Les 2 à 3 milliards de dollars requis pour le démarrage de la production ne sont rien face aux 23,7 milliards de recettes totales de pétrole », tempère-t-il.
Par conséquent, il semble plus prudent d’y aller avec beaucoup de prudence. Et la ministe semble l’avoir compris. En effet, même si elle estime que le gouvernement n’a pas voulu faire de la découverte du pétrole une affaire politique, elle précise qu’il va communiquer après les travaux d’évaluation à faire. «Nous sommes dans un bassin commun avec beaucoup de pays qui ont déjà trouvé du pétrole. Donc, il était presque certain qu’il existe du pétrole et du gaz au Sénégal. Je ne vois pas dans le pétrole une malédiction. Mais le montant nécessaire des investissements pour découvrir ce gaz est tel que presque si on n’est pas dans un système crédible, transparent, aucun investisseur ne vient investir autant d’argent », a-t-elle tempéré.
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