« Cette pêche dite illicite détruit la biodiversité marine, occasionne des pertes financières importantes pour les trésors publics, crée une instabilité sociale et bafoue la gouvernance éthique des océans. Ces pratiques de pêche non durable contribuent aux flux financiers illicites à travers la corruption, la criminalité économique et financière ou par la fraude généralisée. La perte générée par la pêche INN au Sénégal est évaluée à 300 millions de USD soit 150 milliards de FCFA, si l’on se réfère à la page 10 du rapport final du projet USAID/COMFISH, ce chiffre date de 2018 », a-t-il expliqué.
Le chercheur qui mesure les conséquences néfastes de cette forme de pêche, précise que « les pertes dues aux flux financiers illicites générées par la pêche INN sont évaluées entre 23,5 et 36,5 milliards de dollar US soit le cinquième de l’ensemble des captures au niveau mondiale. Et en Afrique, si l’on se réfère à la localisation des navires impliqués dans des comportements illicites, leur contribution aux flux financiers illicites est évaluée à 11,5 milliards de dollars. Une part importante de ces flux est comptabilisée pour l’Afrique de l’Ouest. »
Ainsi, l’ex membre de l’Armp d’exhorter les autorités sénégalaises « de développer des systèmes d’information intégrés pour garantir la redevabilité dans les activités d’arraisonnement et de sanction des navires contrevenants. L’administration de la pêche doit produire spontanément ces informations. Par ce que c’est un fléau qui inquiète au Sénégal. D’autant qu’il étale ses conséquences négatives sur l’économie, la sécurité alimentaire, la disponibilité de la ressource halieutique, la mobilisation des ressources et entraine l’effondrement des pêcheries locales. C ar, cette pratique est souvent dénoncée par les acteurs de la pêche industrielle et par des acteurs de la pêche artisanale. Il n’est pas rare d’entendre les acteurs faire état des agressions des eaux sous juridiction sénégalaise par des navires étrangers sans compter les pratiques de fausses déclarations de capture. »
Alors pour combattre les flux financiers, il faut également lutter contre cette forme de pêche. « Les flux financiers illicites peuvent être drastiquement limités par une lutte stratégique contre la pêche INN », convainc-t-il.
Et, « le Gouvernement du Sénégal doit changer de paradigme par une transformation systémique de la protection, de la surveillance et du contrôle des pêches. L’organisation actuelle du Ministère chargé de la pêche ne peut pas garantir une efficacité dans la lutte contre la pêche INN. La Direction en charge de la protection et de la surveillance des Pêches mérite une réorientation stratégique et opérationnelle adéquates face aux enjeux liés à la lutte contre les flux financiers illicites et contre la pêche INN sophistiqués par l’organisation de la criminalité transfrontalière et les défis liés à l’exploitation des hydrocarbures » propose M. Seck
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